Brigitte Macron : qui sont les dix personnes jugées pour les rumeurs de transidentité de la Première dame ?
Le combat de Brigitte Macron contre les rumeurs la présentant comme une personne transgenre continue. Dix personnes sont jugées ce lundi 27 et ce mardi 28 octobre 2025 au tribunal correctionnel de Paris pour cyberharcèlement sexiste à l'encontre de la Première dame. Ils sont accusés d'avoir alimenté et/ou relayé la fausse information selon laquelle Brigitte Macron serait née homme, jusqu'à donné une résonnance internationale à l'affaire.
Les dix prévenus, huit hommes et deux femmes, encourent une peine de deux ans d'emprisonnement. Il leur est reproché d'avoir tenu et diffusé de nombreux propos malveillants sur le "genre" et la "sexualité" de la Première dame, certains ont même assimilé sa relation avec Emmanuel Macron à de la "pédophilie" en raison de la différence d'âge entre les époux. Brigitte Macron est l'aînée du chef de l'Etat de 24 ans.
Le procès est le résultat d'une enquête pour cyberharcèlement menée par la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) après une plainte déposée par Brigitte Macron le 27 août 2024. Les prévenus ont été interpellés entre décembre 2024 et février 2025. Sollicité par l'AFP, l'avocat de Brigitte Macron, Me Jean Ennochi, n'a pas précisé si la Première dame assistera au procès ou non.
Des profils proches de la sphère complotiste
Sur les dix prévenus, âgés de 41 à 60 ans, aucun n'est connu de la justice. Certains sont cependant des profils influents de la sphère complotiste. Le publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme "Zoé Sagan", en fait partie. Son compte X, faisant l'objet de plusieurs plaintes, a été suspendu. Le compte du quadragénaire apparaît comme lié aux sphères complotistes. Le compte de Zoé Sagan avait notamment diffusé des images à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, un homme politique macroniste qui briguait la mairie de Paris en 2020 avant de renoncer à sa campagne après le scandale.
L'une des principales prévenues est Delphine J., une femme de 51 ans connue sous le nom d'Amandine Roy. Celle qui se présente comme "médium", "journaliste" et "lanceuse d'alerte", a été une des premières à répandre la rumeur sur la fausse transidentité de Brigitte Macron. Elle a participé à la vidéo diffusée en 2021 sur Youtube et ayant servi de caisse de résonnance à la fausse information.
Delphine J. a déjà été poursuivie par le couple Macron. Condamnée pour diffamation en septembre 2024 avec Natacha Rey - une ancienne gilet jaune ayant également participé à la vidéo de 2021 affirmant que Brigitte Macron serait une femme transgenre née homme sous le nom de Jean-Michel Trogneux (nom du frère de la Première dame, ndlr) -, la quinquagénaire a été relaxée lors du procès en appel en juillet 2025. Brigitte Macron et son frère se sont pourvus en cassation contre cette décision.
Des partages des publications d'extrême droite
Les autres prévenus sont, pour la plupart, des anonymes accusés d'avoir colporté les rumeurs, notamment en partageant des publications de Candace Owens, l'influenceuse américaine d'extrême droite à l'origine d'une série de vidéo titrée "Becoming Brigitte". Il s'agit de l'influenceuse contre laquelle le couple Macron a déposé plainte en juillet 2025. Enseignant, informaticien, galeriste, élu... L'un des prévenus au procès a diffusé la Une détournée du magazine Time qui présente Brigitte Macron comme "homme de l'année", commentant l'image d'un "Excellent". Un autre a évoqué la présence de "2000 personnes", dont des blogueurs américains, prêtes à faire du "porte-à-porte à Amiens pour y voir clair dans l'affaire Brigitte".
Les fausses informations sur Brigitte Macron, à l'origine circonscrites à la sphère complotiste et proche de l'extrême droite, ont été plus largement diffusées après leur récupération par l'influenceuse américaine.