Benjamin Haddad, tué à Djerba : qui était le Marseillais mort en Tunisie ?

Benjamin Haddad, un commerçant de Marseille, a été tué à Djerba, en Tunisie, lors d'une fusillade perpétrée par un gendarme.

[Mise à jour le 10 mai 2023 à 23h33] Au lendemain de la fusillade survenue à Djerba, en Tunisie, mardi 9 mai en soirée, Marseille est en émoi. Et pour cause, l'un de ses commerçants fait partie des cinq victimes du drame. Son nom ? Benjamin Haddad. Âgé de 42 ans, ce père de quatre jeunes enfants est décédé alors que se terminait le pèlerinage juif de la Ghriba sur l'île de Djerba auquel il participait. "Ses enfants sont tout petits encore. Je ne sais pas comment ils vont pouvoir réussir à s'épanouir et grandir sans leur père", confiait un cousin ce mercredi soir au micro du 20 Heures de TF1 . 

Mercredi, l'information, dévoilée par La Provence et confirmée par BFM TV, a rapidement fait le tour du Vieux-Port. Le Marseillais d'origine tunisienne était à la tête d'une boulangerie casher. "Il était toujours prêt à aider les plus défavorisés de notre communauté en fournissant au 'Panier du Shabbat' (une association, ndlr) les Halots de shabbat", se souvient le Consistoire israélite de Marseille, dans un communiqué de presse. "J'allais prendre le café chez lui, j'espère que sa boulangerie va continuer et que sa femme et ses enfants auront leurs proches à côté d'eux", confie de son côté le patron d'un magasin voisin à la boulangerie au Parisien.

Et un autre vendeur du quartier de préciser : "Benjamin Haddad était en Tunisie pour voir sa famille et pour le pèlerinage, il était au mauvais endroit au mauvais moment." Au moment de la fusillade, l'homme était en compagnie de son cousin, Aviel Haddad. Ce juif tunisien âgé de 30 ans résidait pour sa par à Djerba, relaie Le Monde. Aviel Haddad est la deuxième victime civile, deux membres de forces de l'ordre ayant également perdu la vie le soir même et un troisième ayant succombé à ses blessures mercredi.

Que s'est-il passé à Djerba ? 

Dans la soirée du 9 mai, un gendarme a ouvert le feu près de la synagogue de la Ghriba, la plus ancienne d'Afrique, tuant quatre personnes sur le coup et en blessant neuf autres. L'un des blessés a toutefois succombé à ses blessures mercredi portant le bilan à cinq morts. L'assaillant, qui était lui-même membre de la garde nationale, soit la gendarmerie tunisienne, a d'abord tué un collègue alors qu'il se trouvait sur le port de Djerba. Puis, il a parcouru une vingtaine de kilomètres jusqu'à arriver non loin de la synagogue où se déroulait un grand pèlerinage juif. Sur place, il aurait alors tiré en visant a priori le dispositif de sécurité, tuant au passage deux visiteurs de la synagogue donc, dont le Français. Après avoir également blessé neuf personnes (cinq gendarmes et quatre fidèles), l'individu a été abattu par la police. À ce stade de l'enquête, les motivations de son geste ne sont pas encore clairement identifiées. Toutefois, relaie Le Monde, une procédure de licenciement à l'encontre de l'assaillant est évoquée même si, pour l'heure, cette information n'a pas été confirmée.