La justice internationale enjoint à Israël d'empêcher tout acte de "génocide", Nétanyahou s'insurge

La justice internationale enjoint à Israël d'empêcher tout acte de "génocide", Nétanyahou s'insurge La Cour internationale de justice ordonne à Israël d'autoriser l'accès humanitaire à Gaza et d'empêcher tout acte de "génocide", vendredi 26 janvier. De son côté, Benyamin Nétanyahou juge "scandaleuses" les accusations de "génocide" déposées par l'Afrique du Sud.

La plus haute juridiction de l'ONU a rendu un verdict historique, vendredi 26 janvier. La Cour internationale de justice (CIJ) a demandé à Israël d'"empêcher la commission de tout acte entrant dans le champ d'application" de la Convention sur le génocide et de prendre "toutes les mesures en son pouvoir pour prévenir et punir l'incitation directe et publique à commettre le génocide". L'Afrique du Sud, qui avait saisi le tribunal, a salué une "victoire décisive (...) et une étape importante dans la quête de justice pour le peuple palestinien". Le pays avait estimé auprès de la Cour qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948, après la Seconde guerre mondiale et l'Holocauste. "Les génocides ne sont jamais déclarés à l'avance (...) mais cette Cour bénéficie des 13 dernières semaines de preuves qui montrent (...) une allégation plausible d'actes génocidaires", avait souligné Adila Hassim, avocate de l'Afrique du Sud. 

Des accusations "scandaleuses" pour Benjamin Nétanyahou

De son côté, le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a jugé "scandaleuses" les accusations de "génocide" de l'Afrique du Sud. "La tentative ignoble de refuser à Israël le droit fondamental" de se défendre est "une discrimination flagrante contre l'Etat juif", a-t-il défendu. La Cour n'a pas affirmé qu'Israël commettait un génocide - c'est un processus qui peut prendre plusieurs années - mais s'est prononcée sur des ordonnances d'urgence. Le Hamas a lui salué un "développement important qui isole Israël". 

Concernant un possible cessez-le-feu, la CIJ ne s'est pas prononcée, mais a demandé à Israël de prendre des "mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l'aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent pour faire face aux conditions de vie défavorables auxquelles ils sont confrontés". 

Si les ordonnances de cette Cour sont juridiquement contraignantes, rien n'oblige les Etats à les appliquer. La CIJ avait par exemple ordonné à la Russie de suspendre son invasion de l'Ukraine, sans y parvenir.