Un cessez-le-feu à Gaza voté à l'ONU : Israël dans l'obligation de l'appliquer ?

Un cessez-le-feu à Gaza voté à l'ONU : Israël dans l'obligation de l'appliquer ? Près de six mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, une première résolution en faveur d'un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza a pu être adoptée ce lundi. Quant à son application, c'est une autre paire de manches...

Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 et la riposte d'Israël dans la foulée, la guerre entre l'État hébreu et l'organisation palestinienne bat son plein dans la bande de Gaza. Et ce, au détriment de la population civile, condamnée à se déplacer en masse pour éviter les combats, à compter ses morts sans pouvoir toujours les enterrer, à panser ses blessés avec le peu de moyens dont elle dispose, le tout dans un contexte sanitaire et humanitaire déplorable. Et alors que les Gazaouis manquent de tout et que la famine guette, une première résolution pour un "cessez-le-feu immédiat" dans l'enclave palestinienne a été adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU ce lundi 25 mars.

Pour autant, peut-on vraiment crier victoire et espérer l'annonce de la fin de la guerre d'ici dimanche ? Au risque d'en décevoir plus d'un, la réponse est non. Si le vote de cette résolution est, sans conteste, sur le plan diplomatique, une avancée énorme, du fait de l'abstention des États-Unis, qui bloquaient jusqu'à présent l'approbation d'une telle résolution allant à l'encontre des ambitions guerrières de son allié historique Israël, l'application concrète de celle-ci n'est pas gagnée pour autant.

Comme le rappelle La Croix, l'article 25 de la Charte des Nations unies indique bien que les membres de l'ONU se doivent d'"accepter et [d']appliquer les décisions du Conseil de sécurité". Mais "un cessez-le-feu ne se déclare pas comme cela par un simple vote d'une résolution. Il faut que les acteurs sur le terrain aient compris sa nécessité", souligne auprès du quotidien la chercheuse associée au centre Thucydide de l'université Paris-Panthéon-Assas, Alexandra Novosseloff. Et d'ajouter : "Je ne pense pas que les Israéliens en soient là." Une analyse que la réaction du ministre de la Défense israélien semble confirmer. L'État hébreu "n'a pas le droit moral d'arrêter la guerre tant qu'il y a des otages à Gaza", a-t-il réagi ce lundi, relaie franceinfo. À noter par ailleurs que, au-delà du vote d'une résolution, l'ONU n'a aucun outil en sa possession pour contraindre un État qui ne le souhaiterait pas à déposer les armes.