Qui était Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, "éliminé" par Israël ?

Qui était Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, "éliminé" par Israël ? À la tête du Hezbollah depuis près de trois décennies, Hassan Nasrallah est mort à la suite de frappes israéliennes au Liban.

Hassan Nasrallah est mort à la suite des frappes israéliennes menées au Liban entre vendredi et samedi, a annoncé l'armée d'Israël ce samedi 28 septembre au matin. Une déclaration confirmée par le Hezbollah, milice chiite vouée à la lutte armée contre Israël. L'homme avait été à la tête du mouvement islamiste depuis près de trois décennies et était décrit comme l'homme le plus puissant du Liban, relate Ouest-France.

Le Hezbollah est devenu, au fil des années, un État au-dessus de l'État libanais, décrit Le Monde. Le mouvement est soutenu financièrement et militairement par l'Iran, et a également développé ses propres sources de financement, dont le trafic de drogues. À sa tête, Hassan Nasrallah tenait le destin du Liban entre ses mains et incarnait la résistance à Israël au sein du monde arabe. Celui qui était nommé le "sayyed" est décédé à l'âge de 64 ans.

L'un des fondateurs du Hezbollah

Né le 31 août 1960, Hassan Nasrallah venait d'une famille modeste de neuf enfants, issue de l'ancienne "ceinture de la misère" qui encerclait Beyrouth, indique Ouest-France. Durant son adolescence, il avait étudié la théologie dans la ville sainte chiite de Najaf, en Irak, avant de fuir la répression anti-chiite du président irakien de l'époque, Saddam Hussein.

Hassan Nasrallah avait rejoint le parti libanais Amal, fondé par Moussa al-Sadr, qu'il admirait. Mais environ une décennie plus tard, le parti se divise entre ceux souhaitant le compromis avec Israël et ceux souhaitant la lutte armée. Hassan Nasrallah a ainsi fait partie du noyau fondateur du Hezbollah, créé en 1985 à la suite de cette scission, et sous l'impulsion des Gardiens de la révolution iraniens.

En dix ans, il est monté jusqu'à la tête de l'organisation, en succédant à Abbas Moussaoui, assassiné. Au fil des années, le chef du mouvement a consolidé sa place au sein de l'organisation autant que dans le monde arabe. En septembre 1997, Hassan Nasrallah perd son fils lors d'une mission du Hezbollah, qui devient un martyr, relate Le Monde. Un lien affectif se crée avec le public, qui le voit comme un chef prêt à sacrifier ses enfants pour la résistance. Lors de ses apparitions publiques, Hassan Nasrallah portrait le turban noir des Sayyed, les descendants du prophète Mahomet dont il se réclamait, décrit Ouest-France.

L'ennemi juré d'Israël

Il se voulait chef de guerre. Avec les armes notamment fournies par l'Iran, Hassan Nasrallah formait et soutenait les mouvements proches de Téhéran dans un "axe de résistance", comprenant des groupes armés en Irak, les rebelles Houthis du Yémen, ainsi que le Hamas palestinien, indique le journal. En 2013, il annonçait soutenir le régime de Bachar al-Assad par une intervention militaire en Syrie, alors en pleine guerre civile.

Hassan Nasrallah était l'ennemi juré d'Israël, rappelle le journal local, et n'apparaissait plus que rarement en public depuis l'été 2006. À cette époque-là, une guerre de 33 jours avait opposé le mouvement islamiste pro-iranien à l'armée israélienne. 1 200 Libanais avaient perdu la vie, pour la plupart des civils, contre 160 Israéliens. Hassan Nasrallah revendiquait néanmoins "une victoire divine" sur Israël.

Son lieu de résidence était depuis lors tenu secret. Il s'était retranché dans un bunker sous la banlieue sud de Beyrouth pour échapper aux tentatives d'assassinat, rapporte Le Monde. En octobre 2023, Hassan Nasrallah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas et à Gaza. À ce moment-là, le Hezbollah est la milice la plus puissante au monde, avec au moins 20 000 combattants, presque autant de réservistes et un arsenal de plus de 150 000 roquettes et missiles, détaille Le Monde.

Mais le mouvement a été peu à peu infiltré par le renseignement israélien, ce qui a notamment permis l'explosion des bipeurs et talkie-walkie des membres du Hezbollah. Hassan Nasrallah est finalement décédé dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth.