Michel Houellebecq n'est pas provocateur, il a juste peur de l'Islam
[Mis à jour le 7 septembre 2015 à 16h52] Michel Houellebecq sortait en janvier dernier son livre "Soumission" et faisait une nouvelle fois polémique. L’auteur imaginait la France de 2022, dirigée par un chef de parti musulman. Mais il l’assurait alors, son livre n’est pas "islamophobe". Aujourd’hui, c’est à la Grande-Bretagne de juger son ouvrage, paru cette semaine en anglais. En pleine promotion, Michel Houellebecq a accordé un entretien au Guardian, publié ce dimanche. Et il l’avoue, il est "probablement" islamophobe. "Mais le mot phobie veut dire peur plutôt que haine", ajoute-t-il.
Ce qui fait peur à Michel Houellebecq, ce sont les terroristes. "Très peu de personnes peuvent avoir un effet important. C’est souvent les minorités les plus déterminées qui font l’Histoire", explique-t-il. Alors s’il n’est pas islamophobe au sens raciste du terme, l’auteur n’est-il pas moins provocateur ? Non, répond-il. "Un provocateur est quelqu’un qui va trop loin juste pour taper sur les nerfs des gens… Un bon provocateur sait qui il va choquer", argumente-t-il. "Je suis absolument incapable de prédire ça… C’est une surprise à chaque fois".
Une chose que Michel Houellebecq assume, c’est d’avoir joué avec le climat de peur qui règne en France. "Le rôle d’un roman est de divertir les lecteurs, et la peur est une des choses les plus divertissante qui soit", dit-il au Guardian. Il affirme par ailleurs que la couverture de la "peur de l’Islam" est "devenue obsessionnelle". D’ailleurs, son livre y participe "certainement" mais il ne "ressent pas le besoin de s’excuser". "C’est impossible d’augmenter la proportion déjà donnée à l’Islam dans les informations. Nous sommes déjà presque à 100%". Mais Michel Houellebecq est-il alors responsable d’attiser la haine, comme il en a souvent été accusé ? "Ce n’est pas mon rôle d’être responsable. Je ne me sens pas responsable".