Smic : les 2 % d'augmentation font polémique

Smic : les 2 % d'augmentation font polémique Le gouvernement a annoncé une hausse du Smic au 1er juillet. Une mesure déjà vivement critiquée par les syndicats et le patronat.

Michel Sapin l'a confirmé ce mardi 26 juin : la hausse du Smic sera de 2 % et elle prendra effet dès le 1er juillet. Le ministre du Travail a planché avec un comité de cinq experts sur cette question avant d'arrêter sa décision. Cette augmentation "raisonnable", selon Matignon, prend en compte le taux d'inflation, qui est de 1,4 % sur la période analysée et courant jusqu'à mai 2012. A cette inflation s'ajoute un coup de pouce gouvernemental de 0,6 %. Mais cette hausse n'est pas du goût de tout le monde. Du côté des syndicats et au Front de gauche, on dénonce un geste pas assez ambitieux. Cette augmentation est jugée "dérisoire" par Jean-Luc Mélenchon, qui espérait une hausse de plus de 4 points. "Tel qu'il est, le Smic ne permet pas de vivre, notamment dans les grandes agglomérations", a affirmé le patron du Front de gauche. Un refrain repris par le leader syndical Jean-Claude Mailly, qui plaidait pour une hausse de 5 %. Pour le secrétaire général de Force ouvrière, il s'agirait même d'un "premier faux pas" du gouvernement.

Du coté des patrons, c'est également l'insatisfaction, mais évidemment pas pour les mêmes raisons. Laurence Parisot aurait voulu que cette augmentation reste uniquement liée à l'inflation, sans coup de pouce supplémentaire. Pour la présidente du Medef, "toute augmentation au-delà des critères objectifs fait peser un risque majeur pour l'emploi". Pour le patronat, la hausse est donc trop conséquente. Un jugement partagé à droite, notamment par l'ancienne ministre du Budget Valérie Pécresse qui dénonce une "fausse bonne décision", qui pénaliserait l'emploi.

Environ 2,5 millions de Français touchent le salaire minimum actuellement, soit un salarié sur 10 environ. Avec cette augmentation du Smic de 2 % décidée par le gouvernement, leur salaire augmentera de 22 euros net par mois pour un emploi à plein temps. Le salaire horaire minimum passera donc à 9,40 euros. Le gouvernement réfléchit également à indexer le Smic sur la croissance.

"Hausse du Smic: les Français partagés"