Ces élus qui embauchent femmes, maris et enfants
Les soupçons d'emploi fictif pesant sur François Fillon depuis le 25 janvier 2017, en pleine campagne présidentielle, remettent les cas d'assistants parlementaires du cadre familial sous le feu des projecteurs. En France, les députés peuvent recruter jusqu'à 5 assistants. Des assistants dont ils doivent obligatoirement faire mention dans une déclaration d'intérêts, mise en place en 2014, à la suite du scandale de l'affaire Cahuzac. Ces listes désormais publiques ont été épluchées par plusieurs médias, dont le site Mediapart. Elles prouvent notamment qu'au moins 115 députés ont embauché comme collaborateur un fils, une fille, ou un conjoint, en 2014. Soit un député sur cinq. Une proportion deux fois supérieure à celle constatée chez les sénateurs par les enquêteurs de l'Oeil du 20 heures de France 2 en septembre 2014. Pour en savoir plus sur ces députés qui emploient des membres de leur famille, cliquez sur l'image ci-dessous :
Même si les arguments des députés qui y recourent sont légion pour minimiser les emplois familiaux, d'autres mettent le hola et reconnaissent que cela peut troubler. Le centriste Charles de Courson, interrogé par France 2 en septembre 2014, est de ceux-là : "Ceci accrédite l'idée auprès d'une partie de l'électorat, que les parlementaires ne sont pas là pour servir leur pays mais pour s'en mettre plein les poches. C'est comme ça, même si c'est faux. Et donc je dis que la protection des parlementaires, ça serait de dire 'Vous n'embauchez pas, c'est interdit.' C'est ce qu'a fait le parlement européen." Parmi la longue liste de députés interrogés par Mediapart, seul le LR Étienne Blanc s'est déclaré "plutôt favorable à une interdiction, comme au Parlement européen". depuis l'affaire Fillon, plusieurs autres élus, dont Benoît Hamon, se sont prononcés pour cette interdiction.