Sondage sur la présidentielle 2017 en Belgique : peut-on y croire ?
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[Mis à jour le 7 mai à 18h54] Les Français trop impatients pour attendre les résultats du deuxième tour de l'élection présidentielle qui seront donnés ce dimanche 7 mai à 20 heures peuvent allez consulter les médias belges tels que Le Soir, la RTBF, La Libre ou encore RTL en Belgique. En effet, des sondages sont diffusés et relayés sur les sites Internet des médias belges et suisses, qui ne sont pas soumis - faut-il encore le rappeler ? - à la loi française encadrant le scrutin. Lors du premier tour, la RTBF avait été la première à dégainer son "sondage sortie des urnes". Il n'était pas encore 16 heures... Mais quel crédit accorder à ces sondages que les médias français, Linternaute.com compris, ne peuvent relayer sous peine d'une lourde amende ? Il y a quinze jours, la Commission des sondages, un brin agacée par les fuites constatées dans le plat pays, avait assimilé ce sondages à des "rumeurs", ni plus ni moins. La raison : aucun institut de sondage n'avait réalisé de sondage sortie des urnes dans la journée du vote, croyait-elle savoir. Les huit instituts, d'Ifop à OpinionWay en passant par Harris ou Kantar, avaient assuré avoir respecté l'esprit du scrutin et juraient mordicus à la Commission que les chiffres belges n'étaient pas venus de leurs statisticiens...
La RTBF, elle, revendiquait la pertinence des chiffres communiqués par la voix de son rédacteur en chef, même si aucune source n'était mentionnée. Et force est de constater que ledit sondage disait vrai pour le premier tour, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'étant qualifiés dans l'ordre donné et avec un rapport de force au final assez proche de ce qui avait été annoncé. Emmanuel Macron était, dès 15h45, donné gagnant avec 24% des voix devant Marine Le Pen à 22%. A l'arrivée, les résultats de la présidentielle, définitifs et officiels, donnaient précisément 24,01% pour le candidat d'En Marche! et 21,30% pour son adversaire du FN...
Il faut pourtant se méfier quand un média annonce un sondage "sorti des urnes". Ce type de sondage, importé des Etats-Unis dans les années 1980, est basé sur du déclaratif, puisqu'il s'agit d'interroger les électeurs à la "sortie du bureau de vote" pour leur demander ce qu'ils ont fait dans l'isoloir. Officiellement, la quasi-totalité des instituts indique avoir abandonné cette méthode, génératrice de biais et peu appréciée par le législateur. Alors que croire des sondages en Belgique qui ne manqueront pas de circuler encore ce dimanche ? Sans doute qu'une tendance se dessine, sans pour autant prendre les chiffres présentés pour argent comptant.
La Commission des sondages a diffusé cette semaine un avertissement avant le second tour, inuqiète des nombreuses fuites qui avaient émaillé le scrutin il y a deux semaines. "Il apparaît que l'ensemble des informations qui ont circulé dimanche 23 avril, et qui ont été reprises sur les réseaux sociaux et sur certains médias étrangers, provenaient de sources non vérifiées et reposaient sur des données inexistantes ou inexactes", écrit-elle dans un communiqué. Se félicitant de l'attitude des instituts de sondages qui ont respecté leur engagement à ne pas faire de sondages "sortie des urnes" et de ne pas diffuser d'estimations de résultats avant 20h. Elle rappelle qu'aucune estimation fiable des résultats ne peut être décemment établie avant 19h45 "au plus tôt". "Dans ces conditions, toute information relative aux résultats des candidats à l'élection présidentielle qui circulerait avant 20h doit être considérée comme dépourvue de caractère significatif", prévient-elle. Lors du premier tour pourtant, les "sondages sortie des urnes" diffusés dans la presse belge ne s'étaient pas trompés sur le résultat…