Jean-Luc Mélenchon explique pourquoi il ne qualifie pas le Hamas de "terroriste"

Jean-Luc Mélenchon explique pourquoi il ne qualifie pas le Hamas de "terroriste" Le leader de la France Insoumise considère qu'il faut parler de "crimes de guerre" pour qualifier les exactions du Hamas en Israël. Et va plus loin.

Très critiqué depuis samedi et l'attaque terroriste du Hamas dans le sud d'Israël, Jean-Luc Mélenchon a tenu à expliciter sa position, lors d'une conférence à Bordeaux mercredi soir. Le leader de la France Insoumise n'a pas qualifié le Hamas d'organisation terroriste et considère qu'il est préférable de ne pas le faire, pour à la place parler de "crimes de guerre". Une position relayée notamment par Manuel Bompard et par Mathilde Panot.

Jean-Luc Mélenchon, manifestement touché par les objections à son égard, a déclaré : "On dit : vous n'avez pas condamné. Bien sûr que si ! Aucun crime ne trouvera jamais grâce à nos yeux [...] Si nous acceptions de caractériser comme terroriste une action de guerre, nous la soustrayions au droit international. Pourquoi ? Parce que le droit international ne prévoit aucune dénomination de caractère terroriste. Les deux seules organisations qui ont été montrées par l'ONU comme organisations terroristes sont Al-Qaida et Daech, point final". Et d'ajouter : "Si nous voulons que ce que nous appelons des crimes de guerre soient poursuivis et jugés, il faut les appeler par le nom qui permet de le faire".

Et d'ajouter en évoquant sans les nommer explicitement les actions militaires et le bombardements sur la bande de Gaza : "Quand la France passe de "deux Etats, la paix maintenant" à "une solution politique pour pour une paix durables" et qualifier de terroristes certains actes, c'est justifier deux choses : premièrement, le droit de vengeance des autres et la fin du droit international à la faveur du plus fort. Si je me trompe, alors qu'on me le démontre".

Sur un post X (Twitter), Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs repris ces propos avec sa plume : "Nous qualifions de crimes de guerre ce que le Hamas a fait sur le territoire d'Israël. Nous qualifions de crimes de guerre ce qu'Israël applique à la population de Gaza. Cette imputation de crimes de guerre est bien plus grave que celle de terrorisme. Elle peut être jugée par le droit international. Elle va au-delà de la lutte du bien contre le mal". 

L'ancien candidat à la présidentielle a été accusé par plusieurs personnalités politique de mettre sur le même plan des actions du Hamas et des actions du gouvernement d'Israël. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin a qualifié sa position d'"ignominieuse". Mardi, le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France ) a eu ces mots sur RMC : "Il a choisi de ne pas s'exprimer en solidarité avec Israël mais de légitimer le terrorisme par sa mise en équivalence entre Israël et le Hamas.  Il fait le choix du clientélisme, il fait le choix de se ranger avec des ennemis de la République".