Affaire de la sextape à Saint-Etienne : deux nouvelles mises en examen, une association subventionnée en question

Affaire de la sextape à Saint-Etienne : deux nouvelles mises en examen, une association subventionnée en question Les fonds de l'opération de déstabilisation visant Gilles Artigues, premier adjoint et rival du maire Gaël Perdriau, auraient transité par une association qui a reçu une subvention de 20 000 euros de la mairie.

L'affaire de chantage à la vidéo intime qui secoue la mairie de Saint-Etienne depuis plus d'un an prend un nouveau tournant avec l'implication de deux figures locales. Philippe Buil, artiste de 59 ans, et sa femme Chantal Sabatier, ont été mis en examen pour "complicité de détournement de fonds publics" et "abus de confiance". Cette mise en examen, datée du 7 décembre, place le couple au cœur de l'enquête sur le scandale qui a ébranlé la municipalité.

L'association Artistes de la galerie Art Pluriel (AGAP), dirigée par Sabatier et son époux, est suspectée d'être un canal pour rémunérer les auteurs de la sextape qui visait Gilles Artigues, premier adjoint et rival du maire Gaël Perdriau. Le parquet de Lyon évoque des indices graves et concordants impliquant le couple dans le financement illicite de l'opération de chantage.

Des révélations remontant à août 2022

Les révélations de cette affaire remontent à août 2022, lorsque Mediapart a publié un article dévoilant une vidéo intime datant de janvier 2015, impliquant Gilles Artigues. Cette révélation a conduit à une série d'enquêtes et de mises en examen, y compris celle du maire Gaël Perdriau lui-même.

L'exécutant présumé de ce chantage, Gilles Rossary-Lenglet, a affirmé avoir agi sur demande du maire et de son entourage pour neutraliser Artigues. Rossary-Lenglet suggère que les fonds pour cette opération provenaient de prestations fictives facturées à des associations, dont l'AGAP, qui a reçu une subvention de 20 000 euros de la mairie quatre mois après sa création en mars 2015.

Le maire Gaël Perdriau au coeur de l'enquête

Gaël Perdriau, 51 ans, se trouve sous le statut de "témoin assisté" pour "détournement de fonds publics". Malgré son exclusion du parti Les Républicains et les accusations, il refuse de démissionner de ses fonctions électives, se contentant de se retirer temporairement de la gestion de la métropole.

L'affaire s'est encore compliquée fin septembre, avec la diffusion d'un nouvel enregistrement par Rossary-Lenglet. Ce dernier révèle un projet de chantage datant de juin 2015 contre l'ancien maire Michel Thiollière, impliquant l'utilisation d'une prostituée mineure. En réaction, le parquet de Lyon a étendu son enquête à ces nouveaux éléments.