Remaniement : la référence de Borne à Rocard lors de sa démission

Remaniement : la référence de Borne à Rocard lors de sa démission Dans sa lettre de démission, la Première ministre a souligné, comme son lointain prédécesseur, que sa démission obéissait à la volonté du président de la République.

Il y a les ministres qui se voient refuser leur démission par Emmanuel Macron. Et il y a ceux qui se la voient expressément demander. C'est le cas d'Elisabeth Borne. L'ex cheffe du gouvernement a remis lundi 8 janvier sa lettre de démission au président de la République. Dans celle-ci, certaines tournures ne trompent pas. Elisabeth Borne reprend presque mots pour mots les phrases de Michel Rocard. Et pour cause, en 1991, le Premier ministre le plus exécré de François Mitterrand avait quitté Matignon dans des conditions similaires.

"Alors qu'il me faut présenter la démission de mon gouvernement", commence Elisabeth Borne. "A l'heure où il me faut présenter la démission de ce gouvernement", entamait déjà Michel Rocard. "Vous m'avez fait part de votre volonté de nommer un nouveau Premier ministre", écrit Elisabeth Borne à Emmanuel Macron. "Vous avez bien voulu me faire part de votre intention de former un nouveau gouvernement", formulait Michel Rocard.

"On me l'a demandée, cette démission", disait Rocard

Les similitudes ne sont pas là par hasard. Elisabeth Borne a souvent été comparée à Michel Rocard en raison de ses multiples recours au 49.3 : avec 23 en moins de 20 mois à Matignon, elle menaçait de battre le record de Rocard, qui en avait déclenché 28 en trois ans.

Dans son courrier d'adieu, Elisabeth Borne, comme son prédécesseur, a tenu à signifier qu'elle ne partait pas de son plein gré. Des années après son départ du gouvernement, Michel Rocard revenait sur cette lettre : "Je l'ai soignée un peu de manière qu'il soit clair que l'on me l'a demandée, cette démission", racontait-il en 2014 à BFMTV. 

A son tour, celle qui a mené sans broncher la politique d'Emmanuel Macron s'en va en soulignant que, jusque dans son départ, elle aura obéi à la volonté du chef de l'Etat.