EELV en croisade contre la "pauvrophobie d'Etat"

EELV en croisade contre la "pauvrophobie d'Etat" Marie Toussaint, tête de liste écologiste aux européennes, s'attaque à l'algorithme discriminant de la CNAF et milite pour un "droit de véto social" au niveau européen.

La "pauvrophobie d'Etat", c'est quoi ? Pour Marie Toussaint, c'est lorsque le pouvoir public mène des politiques discriminantes vis-à-vis des populations les plus pauvres et les plus précaires. La tête de liste du parti Europe Ecologie les Verts aux européennes déclare la guerre à ces pratiques. Elle a saisi la défenseure des droits au sujet de la Caisse national d'assurance famille (CNAF), après les révélations d'une enquête conjointe du Monde, de LightHouse Report et de la Quadrature du net : selon cette enquête, l'algorithme de la CNAF cible et contrôle davantage les personnes dans les situations les plus précaires.

"Plus vous êtes vulnérable, plus l'algorithme vous soupçonne : être en situation de pauvreté, être une famille monoparentale ou encore recevoir une allocation adulte handicapé (AAH) vous place en haut de la liste des personnes à contrôler de toute urgence", s'indigne Marie Toussaint dans le texte introductif de sa pétition "contre la pauvrophobie".

Un "droit de véto social" en Europe

Dans sa lettre de saisine à la défenseure des droits, consultée par l'AFP, l'écologiste déplore que "des catégories de population cumulant déjà des difficultés socio-économiques soient frappées par une double peine : celle de devoir subir des contrôles plus fréquents et plus approfondis en raison de leur vulnérabilité".

La pétition lancée par Marie Toussaint appelle également à la création d'un "droit de véto social" européen. Ce droit de véto forcerait à "étudier l'impact de chaque projet" européen "sur les 10 ou 20% les plus pauvres" et, en cas d'impact néfaste avéré sur ces catégories, permettrait de bloquer le projet.

Dans la continuité de cette nouvelle vigilance sociale au sein de l'UE, Marie Toussaint défend la création de "l'équivalent d'un défenseur des droits au niveau européen".