Que va devenir la priorité écologique dans le nouveau gouvernement ?

Que va devenir la priorité écologique dans le nouveau gouvernement ? Avec la disparition du ministère de la Transition énergétique, l'écologie apparait comme la grande oubliée du remaniement. A rebours des promesses de 2022.

Où est passé l'objectif de planification écologique dans ce remaniement ? Alors que l'arrivée d'Elisabeth Borne à Matignon s'était accompagnée d'engagements forts de l'exécutif pour l'écologie, son départ semble signer la fin des efforts. En mai 2022, deux ministères placés sous l'autorité directe de la Première ministre avaient été créés pour gérer les enjeux de transition écologique et énergétique. Mais le remaniement du 11 janvier signe déjà la fin du ministère de la Transition énergétique.

Agnès Pannier Runacher ne fait pas partie des ministres reconduits dans leurs fonctions et aucun remplaçant n'a été nommé. Le portefeuille de l'Energie est annexé au ministère de l'Economie et des Finances de Bruno Le Maire. Dans le même temps, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu se voit rétrograder à l'avant-dernier rang protocolaire dans cette première phase de remaniement. Deux signaux forts.

Quid du secrétariat général à la planification écologique ?

Depuis 2022, la transition écologique et énergétique est placé dans le champs d'action du Premier ministre : gage de son engagement, Emmanuel Macron avait souhaité la création d'un secrétariat général à la planification écologique dépendant directement de Matignon, chargé de coordonner les deux ministères. Officiellement, ce secrétariat général existe toujours. Pourtant, depuis sa nomination, Gabriel Attal n'a pas encore eu un mot pour l'écologie.

La disparition soudaine du ministère de la Transition énergétique, dont le but principal était de définir la stratégie de baisse des émissions de gaz à effet de serre, soulève bien des interrogations. D'autant qu'Agnès Pannier Runacher avait présenté en novembre dernier une "stratégie française pour l'énergie et le climat", fondement de plusieurs textes de lois prévus pour l'année 2024.  Qui va reprendre ces dossiers ? L'annexion des enjeux énergétiques au portefeuille de Bercy laisse aussi craindre qu'ils soient désormais traités principalement sous le prisme économique, et non plus directement en lien avec les enjeux de dérèglement climatique.

"Je suis atterré de voir qu'il n'y a plus de ministère de l'Energie de plein exercice alors que les enjeux sont considérables ", a réagi Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables, dans Le Monde. "Séparer la transition écologique de la transition énergétique ne peut que créer des tensions entre des visions différentes", a abondé Anne Bringault, directrice du Réseau action climat.