Panthéonisation de Manouchian : Le Pen veut se défaire de l'étiquette d'extrême droite

Panthéonisation de Manouchian : Le Pen veut se défaire de l'étiquette d'extrême droite Tandis qu'Emmanuel Macron estimait dimanche dans L'Humanité que "les forces d'extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes" à l'événement, Marine Le Pen a fait savoir qu'elle ferait bien le déplacement.

Mercredi, à l'occasion des 80 ans de l'exécution de Missak Manouchian et de ses compagnons d'armes, le 21 février 1944, le résistant communiste qui ne sera jamais parvenu à obtenir la nationalité française malgré deux demandes, ainsi que sa femme Mélinée, vont faire leur entrée au Panthéon. Dans son communiqué, l'Élysée voit en cette panthéonisation avant tout la reconnaissance "de ceux qui étaient Français de préférence, et sont morts au nom des valeurs de la France". Un hommage aussi à la résistance communiste et étrangère. 

Questionné par L'Humanité, dans un entretien paru dimanche, le président de la République s'est attardé sur la présence du Rassemblement national à cette cérémonie. "Les forces d'extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian", a jugé Emmanuel Macron. Insistant sur "l'esprit de décence, le rapport à l'histoire [qui] devraient les conduire à faire un choix", le chef de l'État a toutefois souligné que ce n'était pas à lui de "faire le tri" et que son devoir était "d'inviter tous les représentants élus par le peuple français".

Lundi 19 février, à deux jours de l'événement, l'ex-candidate à la présidentielle du Rassemblement national a tranché. "Malgré les propos outrageants du président de la République, Marine Le Pen se rendra à la cérémonie d'hommage solennel de la Nation", a fait savoir son entourage à l'Agence France-Presse, dont se font l'écho de nombreux médias. Un pied de nez au président de la République qui s'inscrit toutefois dans la suite logique du chemin emprunté par Marine Le Pen et son parti. Après la dédiabolisation du Front national, la normalisation du Rassemblement national suit désormais son cours.