Les grèves SNCF bientôt interdites à certaines dates ?

Les grèves SNCF bientôt interdites à certaines dates ? Le gouvernement vient d'ouvrir la porte à l'interdiction de la grève dans les transports à certaines dates. Une "sanctuarisation" de périodes bien précises, évoquée par la ministre déléguée Marie Lebec.

Vers une interdiction de certaines grèves ? Ce mardi 20 février 2024, la ministre déléguée chargée des Relations avec le Parlement, Marie Lebec s'est exprimée au sujet de la grève des contrôleurs SNCF qui a touché de nombreux usagers le week-end dernier. Elle a annoncé au micro de Sud Radio ne pas exclure de "sanctuariser" des périodes sans grèves dans les transports à l'avenir. Une décision qui pourrait être prise au nom de la "mission de service public" de la SNCF. Cette sortie du gouvernement fait également écho aux propositions de loi des Républicains et des centristes du Sénat, dégainées le 15 février dernier. 

Des propositions de loi déposées par LR et l'UDI

Le président des députés LR à l'Assemblée nationale, Olivier Marleix, a déposé un texte quelques heures avant le début de la grève la semaine passée, pour "interdire les grèves dans les transports en commun avant et après les vacances scolaires et les jours fériés". La veille, les centristes de l'UDI avaient déjà déposé une proposition de loi. Et la manœuvre centriste bénéficie du soutien du président du Sénat, Gérard Larcher pour qui "la grève doit être l'arme ultime" et pas un "instrument de la négociation". La proposition de loi déposée par le chef du groupe des sénateurs UDI, Hervé Marseille, prévoit, elle, de déterminer jusqu'à 60 jours par an "pendant lesquels il ne pourrait pas y avoir de préavis de grève". Le sénateur estime que "le droit de grève n'est pas menacé, mais simplement trop utilisé".

"Il y a des moments où on peut estimer qu'il faut sanctuariser ces périodes"

Alors que les départs en vacances de février ses sont déroulés au rythme des annulations de train à travers le pays, la ministre déléguée Marie Lebec estime notamment qu'il est légitime de "s'interroger sur le recours au droit de grève quand on a une mission de service public" a-t-on pu entendre ce mardi sur Sud Radio. Malgré le fait que "la protection du droit de grève est essentielle, il y a des moments où on peut estimer qu'il faut sanctuariser ces périodes" juge-t-elle.

De là à marcher dans les pas des Républicains et des centristes de l'UDI après leurs propositions de loi ? "La réflexion sur le sujet peut être débattue à l'Assemblée" poursuit-elle. "Est-ce que les modalités doivent forcément passer par la loi ? Est-ce que ça peut faire l'objet d'un accord ou autre avec les représentants syndicaux ? Je crois que toutes les options sont ouvertes". En résumé, le gouvernement ne semble exclure aucune piste, alors que le syndicat SUD-Rail, deuxième force chez les aiguilleurs, a déposé un préavis, du vendredi 23 février à 11 heures, jusqu'au samedi 24 février à 23 heures. Un nouveau week-end noir est redouté.