Carla Bruni "mise en cause" par la police : de quoi la suspectent les enquêteurs ?
La chanteuse Carla Bruni, contrairement à son mari, n'a pas l'habitude des auditions dans un poste de police, menée par des enquêteurs. Elle est pourtant entendue ce jeudi 2 avril, sous le statut d'"audition libre de personne mise en cause" dans les locaux de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), comme le fait savoir l'AFP.
L'ancienne première dame est entendue par les policiers chargés de l'enquête sur les conditions de la rétractation de Ziad Takieddine, qui avait d'abord accusé Nicolas Sarkozy d'avoir reçu illégalement de l'argent de Lybie, avant de revenir sur ses allégations. La police soupçonne Ziad Takieddine d'avoir été payé pour prendre la parole publiquement en déclarant avoir menti, pour blanchir Nicolas Sarkozy. Des versements d'argent à l'entourage de Ziad Takieddine et des promesses de dons d'argent de plusieurs millions d'euros à l'intéressé ont été identifiés par l'enquête. Carla Bruni doit donner les éléments dont elle a connaissance sur cette affaire.
Médiapart, qui est à l'origine des révélations sur les soupçons de financement lybien dans la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, écrit ce jeudi que Carla Bruni est auditionnée spécifiquement "dans le cadre de l'enquête sur l'opération "Sauver Sarko", une manipulation médiatique et judiciaire" en marge cette affaire, "parce que son nom apparaît à de nombreuses étapes de cette histoire".
Concrètement, les juges en charge du dossier suspectent Carla Bruni d'avoir joué un rôle dans le revirement de Ziad Takieddine, par l'intermédiaire de Michèle Marchand, dit "Mimi Marchand", elle-même mise en cause, mise en examen, dans ce dossier, suspectée d'avoir monté l'article de Paris Match dans lequel M. Takkiedine a déclaré avoir menti en attaquant Nicolas Sarkozy.
L'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), ont déjà entendu Carla Bruni, comme témoin en juin dernier. Elle avait alors reconnu être une proche de "Mimi Marchand". Mediapart indique que les enquêteurs "ont également acquis la conviction" que Carla Bruni était "intervenue, par l'intermédiaire de l'un des policiers chargés de sa sécurité, afin d'accélérer l'obtention d'un test PCR pour Michèle Marchand pour qu'elle puisse se rendre à Beyrouth". Pourquoi ? La piste de travail des enquêteurs est qu'elle ait rencontré Ziad Takieddine pour échanger au sujet de ces "rétractations".
Nicolas Sarkozy est actuellement mis en examen dans ce dossier pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie au jugement.