Un coup de pouce à Dati ? En recasant un proche, Macron fait un petit coup politique

Un coup de pouce à Dati ? En recasant un proche, Macron fait un petit coup politique La nomination de Clément Beaune au Haut-commissariat au Plan fait de place à Rachida Dati pour un autre poste de choix dans les mois à venir.

Un coup bien pensé signé Emmanuel Macron ? Mercredi 5 mars 2025, l'ancien ministre des Transports (2022-2024) Clément Beaune a été nommé haut-commissaire au Plan, en lieu et place de François Bayrou. Nettement battu dans sa circonscription lors des dernières élections législatives, ce macroniste de la première heure avant dû quitter - contraint - la scène politique française. Le voilà désormais à la tête du Haut-commissariat au Plan, une entité décriée pour son opacité.

Sous la houlette de son prédécesseur, une dizaine de notes ont été produites en un peu moins de cinq ans. Le rôle de Clément Beaune sera désormais d'assurer la planification de l'Etat et de plancher sur les réflexions prospectives du gouvernement grâce à une enveloppe de 350 000 euros annuels et 150 000 euros supplémentaires au titre du Conseil national de la refondation.

Dans les faits, la nomination de Clément Beaune au Haut-commissariat au Plan rebat les cartes pour une autre place de choix : celle de la mairie de Paris. Un poste qui était un temps convoité par... Clément Beaune. Dans les colonnes de La Tribune Dimanche, il assurait l'an passé qu'il serait nécessaire de "compter sur" lui et "avec" lui pour les municipales de 2026. Finalement, il n'en sera rien. Et une personnalité politique de premier plan pourrait bien profiter de ce jeu de chaises musicales orchestré par le président Emmanuel Macron : Rachida Dati.

"Mon objectif, c'est Paris"

Ministre de la Culture depuis le 11 janvier 2024, il n'est de secret pour personne que Rachida Dati lorgne depuis un petit moment la mairie de Paris. "Mon objectif, c'est Paris", lançait-elle en janvier 2024 au micro de RTL. Bien connue des Parisiens, toujours maire du 7e arrondissement de la capitale, l'ex-garde des Sceaux était déjà candidate en 2020 : "Et bien, on va recommencer", abondait-elle. "Je fédérerai, je rassemblerai tous ceux qui veulent que, à Paris, ça change", assurait-elle enfin.

En recasant Clément Beaune au Haut-commissariat au Plan, le chef de l'Etat a donc fait davantage de place à Rachida Dati pour la mairie de Paris. Cette dernière fait partie de l'actuel gouvernement et cela permettrait au président de la République de bénéficier d'une mairie à consonance plutôt macroniste, du moins aux accents de "majorité présidentielle relative", bien que Rachida Dati reste apparentée et bien assimilée aux Républicains.

Pour l'heure, quatre candidatures sont officielles, toutes chez les Ecologistes : David Belliard, Anne-Claire Boux, Fatoumata Koné et Aminata Niakaté. Yannick Jadot ayant refusé de se soumettre à une primaire, il devrait tout de même se présenter à part. Du reste, Emmanuel Grégoire (PS), Rémi Féraud (PS), Francis Szpiner (LR) ou encore Sophia Chikirou (LFI) devraient se lancer dans l'aventure pour Paris 2026.

Dans un entretien accordé au Figaro en début d'année, la patronne de la fédération LR de Paris, Agnès Evren appelait "toute la droite parisienne" a se rassembler derrière la candidature de Rachida Dati. "En tant que présidente de la fédération LR de Paris, j'appelle l'ensemble des élus parisiens de notre famille politique, ainsi que nos alliés de la droite et du centre, à se réunir dès que possible pour créer les conditions de la victoire (...) A mes yeux, Rachida Dati est la mieux placée", disait-elle. Alors, rendez-vous en mars 2026 pour connaître le successeur d'Anne Hidalgo, mais d'ici là, les rebondissements ne devraient pas manquer.