Une statue d'Arnaud Beltrame à Bry-sur-Marne fait polémique

Une statue d'Arnaud Beltrame à Bry-sur-Marne fait polémique Une statue d'Arnaud Beltrame, héros de l'attentat de Trèbes, a été inaugurée ce mardi à Bry-sur-Marne. Un hommage qui a toutefois fait polémique localement.

Une statue du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, décédé le 24 mars 2018 en héros après avoir pris la place d'une caissière du Super U prise en otage lors de l'attentat de Trèbes, a été inaugurée ce mardi dans le Val-de-Marne. À l'époque, Arnaud Beltrame avait été poignardé à la gorge par le terroriste, Radouane Lakdim, à l'issue d'un tête-à-tête de 3h30. Ce mardi 27 mai, comme annoncé par Le Figaro, une cérémonie d'hommage, en présence de la famille du lieutenant-colonel, mais aussi du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et de la Garde républicaine, a été organisée à Bry-sur-Marne afin d'inaugurer une statue du gendarme.

L'occasion pour Bruno Retailleau de "saluer le courage d'un homme, faire vivre sa mémoire et témoigner à ses proches et à ses camarades, la reconnaissance de la Nation, pour son sacrifice ultime", relayait Le Figaro avant l'hommage. Mais localement, cette cérémonie et plus particulièrement la statue en bronze représentant le lieutenant-colonel décédé dans l'Aude ont suscité quelques remous. Dans l'opposition, certains n'ont pas manqué de dénoncer "le fait du prince", rapporte Le Parisien. Sans remettre en question le geste héroïque d'Arnaud Beltrame, c'est le choix du maire Les Républicains pour cet homme qui n'est ni né ni mort dans la commune et n'a pas eu non plus de quelconque lien avec Bry-sur-Marne, située dans le Val-de-Marne, qui a posé question.

"C'est un peu le fait du prince. Je l'ai ressenti ainsi"

"Un demi-millier de communes ont rendu hommage à Arnaud Beltrame depuis 2018. Ce n'était jamais arrivé depuis la Seconde Guerre mondiale", justifie Charles Aslangul, le maire de Bry-sur-Marne. Et d'insister : "L'acte d'Arnaud Beltrame a marqué le peuple en entier." Dans un courrier envoyé à l'édile, l'élu d'opposition, sans étiquette, Étienne Renault, déplore toutefois ne pas avoir "été informé en conseil municipal de [la] commande d'une statue". Contacté par Le Parisien, il explique : "En aucun cas je ne conteste le geste héroïque de cet homme, mais je pensais qu'il avait un lien avec la mairie ou le département." Et un autre élu de renchérir de manière anonyme : "C'est un peu le fait du prince. Je l'ai ressenti ainsi." Pour le maire, la polémique n'a pas lieu car, pointe-t-il, la statue, réalisée par le sculpteur Jean-Baptiste Seckler et qui aurait coûté 40 000 euros, tout comme son installation, ont été financées par des dons. "Soyez rassuré, tout est régulier dans cette affaire", a assuré le maire dans un mail adressé à Étienne Renault, indiquant par ailleurs qu'il répondrait aux éventuelles questions lors du prochain conseil municipal.