Nouveau premier ministre : Lecornu nommé mais déjà vers la sortie ? Le PS va décider de son sort

Nouveau premier ministre : Lecornu nommé mais déjà vers la sortie ? Le PS va décider de son sort Sébastien Lecornu a été nommé ce mardi 9 septembre nouveau Premier ministre. Le RN a indiqué qu'il le censurerait et le PS peut jouer les arbitres. Mais l'horizon d'une censure ne fait guère de doutes.

L'essentiel
  • Un jour après la chute du gouvernement de François Bayrou, un nouveau Premier ministre a donc été nommé. Sébastien Lecornu a été choisi par le président de la République Emmanuel Macron. Il est chargé de former un tout nouveau gouvernement.
  • Mais peut-il tout simplement rester en place ? Cela ne dépend ni de lui ni d'Emmanuel Macron, mais de l'Assemblée nationale, devant laquelle le gouvernement est responsable. Sébastien Lecornu doit être soutenu par une majorité de députés : soit avec un soutien explicite des partis qui participeront à son gouvernement, soit par des partis qui accepteront un accord tacite de non censure.
  • L'arithmétique ne joue pas en la faveur de Sébastien Lecornu : si tous les partis du "socle commun" de Renaissance à LR devraient le soutenir, il manque 79 députés pour une majorité de non-censure. Le RN a déjà fustigé ce choix, par la voix de Marine Le Pen, la censure du RN est donc garantie, tout comme celle de LFI et de EELV, et très certainement des communistes
  • Comme tout un chacun peut le calculer avec le simulateur de coalition Datan, à retrouver ci-dessous, le nouveau Premier ministre a donc besoin d'une non censure du groupe Liot, qui s'envisage très bien au vue des dernières discussions entre ce groupe et l'exécutif cette semaine. Tout dépend donc du PS.
  • Le PS acceptera-t-il de ne pas censurer Sébastien Lecornu ? A ce stade, cela apparait délicat. Le PS a rédigé un communiqué au ton cinglant. "Emmanuel Macron s'obstine dans une voie à laquelle aucun socialiste ne participera. Celle qui a conduit à l'échec et au désordre et qui aggrave la crise, la défiance et l'instabilité. Il prend le risque de la colère sociale légitime et du blocage du pays. Le PS reste un peu flou sur ces intentions de censure, mais a déjà fait un grand pas vers celle-ci.
  • La passation de pouvoir de François Bayrou à Sébastien Lecornu aura lieu mercredi 10 septembre à midi, a annoncé Matignon.
  • Quelle configuration pourrait permettre à 289 députés de ne pas censurer a priori le prochain gouvernement ? Testez les situations possibles grâce au simulateur de Datan :  

En direct

09/09/25 - 23:59 - Sébastien Lecornu s’entretient à l’Élysée avec Emmanuel Macron depuis 21h30

Celui qui a été nommé comme le prochain nouveau Premier ministre a quitté le ministère des Armées en milieu de soirée, vers 21h30, pour prendre la direction de l’Élysée où il s’entretient avec Emmanuel Macron. Selon son entourage, les mots d’ordre de sa première prise de parole, demain, mercredi 10 septembre, lors de la passation de pouvoir à Matignon, seront "sobriété, calme et travail".

09/09/25 - 23:37 - Édouard Philippe prêt à faire “des compromis”

Édouard Philippe affirme sur TF1 que Sébastien Lecornu "a les qualités" pour "discuter" et "trouver un accord" avec d’autres partis. Le président du parti Horizon a également ajouté qu’il était également prêt à faire des compromis : "Quand on discute on est obligé de faire des compromis, je suis prêt à faire des compromis avec quelques limites. Les budgets des armées, de la police, de la justice doivent être conservés", a ajouté l'ancien Premier ministre.

09/09/25 - 23:28 - Pour Raphaël Glucksmann, Lecornu "devra accepter des politiques [très] éloignées de ce qui fut fait jusque-là"

Pour Raphaël Glucksmann, Lecornu "devra accepter des politiques [très] éloignées de ce qui fut fait jusque-là" Le député européen de Place publique a réagi sur le réseau social X et plus tôt dans la soirée à la nomination de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre. Raphaël Glucksmann estime ainsi que Sébastien Lecornu "devra accepter des politiques [très] éloignées de ce qui fut fait jusque-là et s'il veut éviter la chute". Enfin, il affirme que "La justice fiscale est la condition de la stabilité."

09/09/25 - 23:02 - Marine Le Pen réagit à la nomination de Lecornu : "Le président tire la dernière cartouche du macronisme"

Tout comme Jean-Luc Mélenchon, la patronne du Rassemblement national n’a pas tardé à réagir à la nomination de Sébastien Lecornu en début de soirée. Peu avant 20 h, Marine Le Pen s’est exprimée sur le réseau social X. Et elle a évoqué Emmanuel Macron : "Le président tire la dernière cartouche du macronisme", a réagi Marine Le Pen. Elle a aussi affirmé que "Après les inéluctables futures élections législatives, le Premier ministre s’appellera Jordan Bardella.", écrit-elle encore.

09/09/25 - 22:53 - Sébastien Lecornu et son entourage se disent prêts à “tout faire pour y arriver”

L’entourage du Premier ministre a confié au média BFMTV que Sébastien Lecornu avait d'ores et déjà commencé ses consultations en vue de former “un nouveau gouvernement”. "Nous sommes au travail, avec humilité, et nous allons tout faire pour y arriver", a-t-il ajouté. En parallèle, sur le réseau social X, le nouveau Premier ministre dit mesurer les attentes des Français et connaître les "difficultés".

09/09/25 - 22:32 - “Nous [..] le soutiendrons”, déclare Gabriel Attal à la suite de la nomination de Sébastien Lecornu

Gabriel Attal, le secrétaire général du parti Renaissance, a adressé un peu plus tôt dans la soirée ses "voeux de succès" à Sébastien Lecornu. "Nous chercherons toujours à aller dans le sens de l’intérêt général et le soutiendrons pour cela", écrit-il sur X. Gabriel Attal a ensuite garanti son soutien à Sébastien Lecornu. "Nous chercherons toujours à aller dans le sens de l’intérêt général et le soutiendrons pour cela", a expliqué le député Ensemble pour la République.

09/09/25 - 22:01 - Pour Mathilde Panot, la nomination de Sébastien Lecornu est une “provocation”

La cheffe de file des députés insoumis à l’Assemblée nationale a qualifié sur le réseau social X la nomination de Sébastien Lecornu de “provocation”. Elle ajoute que "Lecornu, celui qui face aux Gilets Jaunes ou aux Guadeloupéens en lutte pour le droit à l’eau n’a répondu que par la répression. Celui qui dîne avec Le Pen". Mathilde Panot a aussi appelé à “faire partir Macron” avec le mouvement “Bloquons-tout” qui commencera demain, mercredi 9 septembre.

09/09/25 - 21:40 - Mélenchon dénonce “une triste comédie” face à la nomination de Lecornu

À l’annonce de la nomination de Sébastien Lecornu pour le poste de Premier ministre, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a réagi rapidement en dénonçant "une triste comédie". Il réclame également et à nouveau le départ d’Emmanuel Macron dans un message sur le réseau social X (anciennement Twitter). Il écrit ainsi : “Seul le départ de Macron lui-même peut mettre un terme à cette triste comédie du mépris du Parlement, des électeurs et de la décence politique”.

09/09/25 - 21:17 - Le RN censurera Lecornu dès que possible

"Le Président tire la dernière cartouche du macronisme, bunkerisé avec son petit carré de fidèles. Après les inéluctables futures élections législatives, le Premier ministre s’appellera Jordan Bardella", a écrit Marine Le Pen sur Twitter. Ce qui signifie qu'une motion de censure sera votée par les députés du RN prochainement. Cette censure fera tomber le nouveau gouvernement si la gauche dans son ensemble s'y joint.

09/09/25 - 21:14 - Le PS ne dit pas "censure" à Lecornu, mais presque

"Avec la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, Emmanuel Macron s’obstine dans une voie à laquelle aucun socialiste ne participera. Sans justice sociale, fiscale et écologique, sans mesures pour le pouvoir d’achat, les mêmes causes provoqueront les mêmes effets", écrit le PS, dans un communiqué.

09/09/25 - 20:34 - Plusieurs politiciens enthousiastes devant la nomination de Sébastien Lecornu

L’une des premières réactions face à la nomination de Sébastien Lecornu en tant que nouveau Premier ministre vient du parti présidentiel avec Yaël Braun-Pivet. Elle a affirmé que Sébastien Lecornu sera capable de "rassembler". La deuxième réaction enthousiaste vient de Bruno Retailleau qui se "félicite" que le Premier ministre ne soit pas un "socialiste". L'actuel ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, et patron du parti Les Républicains se "félicite" que le nouveau Premier ministre ne soit pas un "socialiste".

09/09/25 - 20:26 - Une passation de pouvoir prévue mercredi 10 septembre entre François Bayrou et Sébastien Lecornu

La passation de pouvoir entre François Bayrou et Sébastien Lecornu aura lieu mercredi 10 septembre à midi, a indiqué Matignon. À la suite de cette passation de pouvoir, le nouveau Premier ministre proposera un gouvernement à l'issue de discussions menées avec les différents partis. L'actuel ministre des Armées est chargé de "consulter" les partis afin de "bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois".

09/09/25 - 20:14 - Sébastien Lecornu nommé Premier ministre

D’après une information de BFMTV, le nom du prochain Premier ministre devrait être annoncé peu avant 20h. C’est chose faite. Le président de la République a choisi Sébastien Lecornu comme successeur de François Bayrou. Ce dernier a été renversé hier, lundi 8 septembre. S’il souhaite se maintenir, le nouveau Premier ministre devra trouver un équilibre et des compromis avec les différents politiques - dont certains opposés au bloc central.

09/09/25 - 18:38 - Qui est aux manettes du gouvernement en attendant la nomination d’un nouveau Premier ministre ?

Renversé par une majorité de députés à l’Assemblée nationale lundi 8 septembre, le gouvernement de François Bayrou est devenu démissionnaire ce mardi 9 septembre. Cela signifie que les ministres du gouvernement restent en place, mais avec des pouvoirs restreints afin de pouvoir gérer les affaires courantes. Une situation qui restera ainsi tant que le président de la République ne nomme pas un successeur à François Bayrou. En ce qui concerne le budget, si le gouvernement démissionnaire actuel est dans l’impossibilité de défendre un projet de loi dédié, il peut toutefois faire voter des mesures financières d’urgence, comme l'explique le média RTL.

09/09/25 - 16:16 - Le déplacement de Sébastien Lecornu à Londres annulé

Le ministre des Armées Sébastien Lecornu devait se rendre à Londres ce mardi après-midi pour deux jours de réunions avec ses homologues du "groupe E5" (Allemagne, Pologne, Italie, France et Royaume-Uni) sur l’Ukraine. Le déplacement a cependant été annulé à cause de la chute du gouvernement. Une mesure prise pour resserrer les rangs avec le renversement de l'exécutif ou pour préparer une future nomination à Matignon ? Le ministre apparaît parmi les favoris pour succéder à François Bayrou.

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Le gouvernement de François Bayrou est démissionnaire depuis ce mardi 9 septembre et Emmanuel Macron doit nommer un nouveau Premier ministre pour la cinquième fois depuis le début de son second mandat, en 2022. Le chef de l'Etat se penche sur cette question depuis deux semaines et de nombreux noms circulent sur un potentiel remplaçant. Si certains s'imposent naturellement, d'autres reviennent avec insistance. Enfin, d’autres profils pourraient créer la surprise.

Le bruit court qu'Emmanuel Macron voudrait agir vite et nommer une personnalité avant le 18 septembre, date à laquelle l'intersyndicale appelle à la grève générale. L'idée du président de la République serait d'avoir un chef du gouvernement capable de recevoir les syndicats pour s'éviter d'être en première ligne face à la colère. Nommer un Premier ministre avant le 18 est aussi un moyen pour Emmanuel Macron de s'assurer que l'exécutif soit opérationnel avant de se tourner vers le sommet des Nations Unies où il a prévu de reconnaître officiellement l'Etat de Palestine. Mais le président de la République n'est pas connu pour statuer dans la précipitation : il avait par exemple mis deux mois avant de nommer Michel Barnier à Matignon en 2024. Soit, mais cette fois les choses pourraient s'accélérer : "Il a déjà eu quinze jours pour s’y préparer", ironise un conseiller auprès du Parisien, en référence à l'annonce (surprise) de François Bayrou de se soumettre à un vote de confiance, le 25 août dernier. Le quotidien rappelle le portrait robot du futur locataire de Matignon selon le chef de l'Etat : "une personnalité de son camp, incarnant plutôt l’aile gauche, capable d’ouvrir des tractations conclusives avec le PS, sur le futur budget".

Plusieurs ministres cités parmi les favoris

Emmanuel Macron pourrait être, à nouveau, tenté de nommer une personnalité issue du socle commun. Plusieurs membres du gouvernement sont d'ailleurs cités comme le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, déjà pressenti lors des précédents remaniements. "C'est le pote de Macron, ils ont passé l'été ensemble, à Brégançon ou au téléphone", confie un macroniste au Parisien. Fidèle et proche du chef de l'Etat, son profil régalien pourrait convaincre - enfin - Emmanuel Macron de lui confier les clés du gouvernement. Justement, le ministre des Armées a récemment "passé des coups de fil à gauche", indique Politico, lundi 8 septembre. Au bout du fil : des maires, des élus locaux, à qui “il a fait savoir que lui est prêt à ouvrir à gauche”, poursuit un macroniste historique. Mais il n'est pas le seul à être mentionné.

La ministre du Travail, Catherine Vautrin, pourrait tirer son épingle du jeu. L'ex-présidente LR avait failli être nommée à Matignon en 2022. Justement, "ce sera Vautrin ou Darmanin, car Lecornu, c'est Poulidor. Il restera toujours l'éternel second", analyse un interlocuteur du président au Parisien. Selon un cadre de Renaissance, le chef de l'Etat "regrette" de ne pas l'avoir nommée deux an plus tôt et "en veut à tous ceux qui l'ont poussé à choisir Elisabeth Borne". Catherine Vautrin a "appelé des élus de gauche qu’elle connaît bien", révèle ce lundi 8 septembre Politico.

Si ces profils sont tous issus de la droite, le nom d'un ministre un peu plus compatible avec la gauche est également cité : celui du ministre de l'Economie Eric Lombard. L'ancien chef d'entreprise est aussi un ami de François Hollande et d'Olivier Faure. En tant qu'ancien membre du PS - une histoire qui a pris fin il y a 20 ans - le ministre "parle leur langue" explique un de ses collègues à Franceinfo. Il pourrait faire le lien entre le bloc central et la gauche, lui qui défend le travail, s'oppose au rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF) et à la suspension de la réforme des retraites mais reste ouvert à l'idée d'une taxation des plus riches. "Je le préfère à un Bernard Cazeneuve", glisse un sénateur de gauche à Franceinfo. Dès le samedi 6 septembre, Eric Lombard "constituait son cabinet", raillait un conseiller gouvernemental cuité par Politico. Pour l'heure, Emmanuel Macron "vise un nouvel essai avec un Premier ministre de chez lui, type Darmanin ou Lecornu, Vautrin, qui serait chargé de trouver un accord", confie un ex-ministre dans les colonnes de France Info, lundi 8 septembre. Remarquez que le nom de Gérald Darmanin est aussi plébiscité par une partie du bloc central qui sait sa compatibilité avec la droite.

Un nouveau Premier ministre compatible avec la droite ?

D'autres profils étrangers à l'actuel gouvernement pourraient aussi être étudiés par Emmanuel Macron. Nombre de ceux qui sont cités en coulisses sont des personnalités proches de la droite : François Baroin, Christine Lagarde, Thierry Breton ou encore Roland Lescure qui était encore ministre l'année dernière. Entre expérience, rassemblement et alliés de longue date du président, leurs noms ont déjà été cités par le passé et pourraient rapidement revenir sur le devant de la scène. Le nom de Xavier Bertrand est également cité et revient avec insistance ces derniers jours. Ex-député de droite et plusieurs fois ministres sous la présidence de Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy, le président de la région Hauts-de-France "a été un opposant au président de la République, a su faire le front républicain et il parle aux socialistes. Ça coche déjà pas mal de cases", reconnaît un proche du chef de l'Etat, relaye Le Parisien ce lundi 8 septembre. "Xavier Bertrand, au moins, il n’est pas socialiste. L’évolution est positive", a même lancé Bruno Retailleau sur LCI ce dimanche. Laurent Wauquiez, lui, avait cité le nom de Xavier Bertrand quelques instants plus tôt, de manière plutôt spontanée, au micro de LCI. À moins d'une surprise ?

Le fondateur de l'UDI, le nom de Jean-Louis Borloo est cité dans les colonnes de Politico. L'homme a repris du service lors de l’université d’été du parti dont il est le fondateur, sur le thème des "500 jours pour relever la France". Une formule qui fait sens, à quelques semaines d'un potentiel remaniement. L'actuel président de l'UDI, Hervé Marseille, assure que Jean-Louis Borloo est "disponible" et a "plein d'idées" auprès du média politique. Pour rappel, Jean-Louis Borloo a été député européen, ministre délégué à la ville, de l'Emploi sous Chirac, de l'Economie et de l'Ecologie sous Sarkozy, avant de siéger à l'Assemblée nationale pendant quatre ans comme député du Nord. En 2017, il avait publiquement soutenu Emmanuel Macron dans la campagne à la présidentielle. Le nom de Jean Castex - ancien locataire de Matignon et désormais patron de la RATP - est également avancé.

Ou la tentation d'un Premier ministre issu de la gauche ?

Emmanuel Macron explorerait aussi l'hypothèse d'un Premier ministre issu de la gauche. Politico indique avoir intercepté une invitation présidentielle envoyée à une personnalité de gauche pour "aborder la situation politique du pays et pour échanger (…) quant à (son) avenir dans une future équipe gouvernementale". Dans ce cas, le nom de Bernard Cazeneuve, déjà cité lors des précédentes passations de pouvoir à Matignon, reviendrait naturellement sur la table. L'ex-Premier ministre de François Hollande pourrait permettre au chef de l'Etat de "montrer qu'il a enfin compris les leçons de la dissolution", estime un dirigeant du bloc central dans Le Parisien. D'autant plus que le PS a pris ses distances avec LFI en vue d'une dissolution, tout comme Bernard Cazeneuve. Un accord programmatique entre le PS et LFI tel que celui négocié avec le NFP en 2024 "ne paraît pas concevable", a estimé le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, dans Libération. Dans la même logique, le nom de Carole Delga peut être cité. La présidente de la région Occitanie n'a toutefois jamais officiellement fait partie des pressentis et n'a pas eu de récents échanges avec le chef de l'Etat.

Pour autant, un profil PS acceptera-t-il la mission ? "Personne n'aura chez nous l'irresponsabilité de tomber dans un piège à cons. Aucun gouvernement dans la configuration actuelle n'est majoritaire. Pourquoi une partie de la gauche prendrait ce risque ?", lâche un poids lourd du parti dans les colonnes du Parisien. Pourtant, le PS ne cesse d'appeler à un Premier ministre de gauche et Olivier Faure s'est porté même volontaire. Il a toutefois promis un gouvernement et une politique de rupture en cas de nomination - a priori peu probable - comme Premier ministre. Mais il pourrait amener le président de la République à revoir l'équation : en confiant les clés à un gouvernement de centre-gauche et du centre, sans LR, et en obtenant un accord de non-censure large avec une large partie de la gauche et jusqu'à LR, la partition tient.

De son côté, La Dépêche du Midi avance le nom de Pierre Moscovici, ex-ministre de l'Economie sous François Hollande. Son poste de premier président de la Cour des comptes pourrait apparaître comme un gros avantage aux yeux d'Emmanuel Macron. Si le nom d'un premier ministrable de gauche n'est pas arrêté, le camp présidentiel assume désormais son souhait de céder du terrain au PS. "Je pense qu'il faut trouver un consensus avec le PS. Mieux vaut leur céder quelques milliards que de se repayer une crise politique, il n'y a pas de doute là-dessus", assure le député macroniste Jean-René Cazeneuve, ancien rapporteur du budget, chez France Info. "Il va falloir que l'on fasse un geste", ajoute un second parlementaire, "peut-être sur la réforme des retraites, plus certainement sur l'impôt sur les hautes fortunes", dit-il. "Si on est à Matignon, on pourra faire des choses intéressantes et vite. Si on n'y est pas, on sera prêts à aller à la table des négociations, mais avec le couteau entre les dents", prévient un poids lourd du parti à la rose.

Des profils capables de lier le bloc central à la gauche

De droite ou de gauche, Emmanuel Macron semble dans tous les cas chercher une personne capable de rallier au delà de son seul parti et capable de faire des compromis, seul moyen d'espérer tenir à Matignon plus de quelques jours. Il aurait notamment demandé un compte-rendu de l’université d’été de Jean-Michel Blanquer où se sont pressées des politiques d’horizons divers mais avec le point commun de plaider pour le dialogue : Bernard Cazeneuve, Edouard Philippe, Jérôme Guedj ou encore Bruno Retailleau.

De rares profils prenant ou proche de la politique gouvernementale et répondant au critère de compatibilité avec la gauche sociale-démocrate seraient aussi étudier. C'est la cas du député Liot et rapporteur du budget Charles de Courson. Selon une source parlementaire à CNews, le principal intéressé "pourrait envisager d'assumer la fonction de Premier ministre", si l'Assemblée nationale venait à rejeter le vote de confiance. "C'est un homme prudent, de droite, qui peut parler à la gauche", confie le groupe. Enfin, Jean-Yves Le Drian est présenté comme une "option crédible" par certains, rappelle Le Parisien.

Un Premier ministre RN ou issu de la société civile... Ces autres options

Si la préférence d'Emmanuel Macron semble aller à un Premier ministre issu du bloc central, ou tout au plus de LR ou de la gauche sociale-démocrate, il pourrait être confronter à la réalité du terrain : l'extrême droite est la plus nombreuse à l'Assemblée et a déjà trouvé des ententes avec le groupe LR sur certains texte. "Aujourd’hui, la seule chose qui marche, c’est Retailleau… avec le RN”, analysait un stratège socialiste auprès de Politico. Un calcul que le chef de l'Etat a surement déjà fait, mais auquel il y a peu de chances qu'il cède, à moins d'y être contraint.

Et enfin si le prochain Premier ministre était une personnalité de la société civile ? Dans ce cas, l'ex-secrétaire général de la CFDT dont le nom avait déjà circulé, Laurent Berger, pourrait faire figure de favori. La Dépêche du Midi cite également les profils relativement économiques de Pascal Demurger qui est directeur général de la MAIF, celui du président du groupe Michelin de 2012 à 2019 puis de Renault depuis janvier 2019, Jean-Dominique Senard, ou encore d'Emmanuel Faber, ancien PDG de Danone de 2014 à 2021.