Mariage gay : qui est pour qui est contre ?

Mariage gay : qui est pour qui est contre ? Dominique Bertinotti, ministre de la Famille, a affirmé que le mariage homosexuel entrerait en vigueur en juin 2013. Une mesure qui ne fait pas l'unanimité au sein de la classe politique.

63 % des Français se déclarent favorables au mariage gay selon un sondage BVA daté de janvier 2012. C'est donc avec l'appui d'une majorité des citoyens que Dominique Bertinotti préparera une loi en ce sens. Cela correspond à un engagement fort de François Hollande durant la campagne présidentielle. Nul doute qu'un tel texte sera voté par l'ensemble des députés PS, qui déteignent la majorité absolue. Pourtant, comme en 1999 avec l'adoption du Pacs, les débats à l'Assemblée nationale risquent d'être houleux car le sujet est épineux et clairement clivant.

Malgré quelques rares réticences qui se font encore entendre à gauche, l'ensemble du PS semble défendre cette mesure.  Le parti s'est même prononcé officiellement pour le mariage homosexuel en 2004 et a déposé un projet de loi en ce sens en 2011. Pas d'unité officielle en revanche à droite, qui paraît très divisée sur la question. A l'UMP, l'idée d'un contrat "d'union civile" réservé aux personnes du même sexe semble être largement partagée, parler en revanche de "mariage gay" ne fait pas l'unanimité. Le coeur du problème : la possibilité pour les couples homosexuels, une fois mariés, d'adopter des enfants. Une conception de la famille qui dérange quelque peu. C'est aussi la position de Christine Boutin (PDD) qui s'est dite prête à tenir cette position "jusqu'au bout". François Bayrou d'abord sur cette ligne - jugeant que "le mariage, c'est l'union d'un homme et d'une femme" - a récemment admis que sa position était plus sémantique qu'idéologique, le Modem s'étant officiellement affirmé pour "légalité absolu des droits entre homosexuels et hétérosexuels".

Marine Le Pen, quant à elle, se montre bien plus intransigeante sur cette question. Au mois de juin, elle avait moqué l'argument de la gauche fondé sur l'égalité des droits pour tous, en comparant le mariage homosexuel à la polygamie : "il existe des familles polygames, pourquoi est-ce que demain un certain nombre de groupes politico-religieux ne demanderaient pas que la polygamie, sous prétexte d'égalité des droits, soit inscrite dans le code civil français ?"

D'autres voix s'élèvent pourtant à droite, au sein-même de l'UMP. Rachida Dati s'est dite vendredi matin "favorable au débat" ajoutant qu'il ne fallait pas que sa formation politique soit "déconnectée de l'évolution de la société". On sait également que Dominique de Villepin s'est déjà prononcé en faveur du mariage homosexuel lors du débat ouvert par la proposition de loi portée par le PS en 2011. La cacophonie est donc à prévoir dans les rangs de la droite, qui ne pourra de toutes les façons empêcher une future loi instaurant le mariage pour tous.