Nouveau pape : sera-t-il progressiste ou conservateur ?
Quel nouvel élan donnera le prochain pape à l'Eglise catholique ? La ligne conservatrice de la papauté peut-elle bouger dans les prochaines semaines ? A vrai dire, peu de cardinaux sont de sincères progressistes. Parmi eux, le plus ouvert, celui qui apparaît aux yeux de la société laïque et sécularisée comme le plus moderne est l'archevêque de Vienne, Christoph Schönborn. Ce professeur de théologie est d'abord perçu comme un agitateur, peu respectueux de la hiérarchie par bon nombre de ses confrères. Lorsque le scandale des prêtres pédophiles a éclaboussé l'Eglise, Christoph Schönborn avait en effet mis en cause le cardinal Sodano, l'ancien secrétaire d'Etat de Jean-Paul II, en l'accusant à demi-mots d'avoir couvert certains criminels. Le Vatican avait alors dû le rappeler à l'ordre, lui faisant savoir que seul le pape pouvait juger un cardinal.
Christoph Schônborn est aussi très ouvert sur la question du divorce et de la famille recomposée. Confronté à la question de l'homosexualité, là encore, il est loin d'assurer qu'il s'agit d'un mal sociétal - comme certains de ses confrères. Il a même tenu à intégrer un homosexuel dans un conseil pastoral, une position qui avait alors fait débat.
L'autre progressiste qui compte parmi les cardinaux est Oscar Maradiaga, l'archevêque de Tegucigalpa en Honduras. C'est son combat contre le trafic de drogue mais aussi contre la pauvreté et pour l'amélioration de la condition des femmes qui l'a rendu populaire.
Enfin, celui qui a le plus de chances d'être désigné, Angelo Scola, est lui considéré comme un réformiste. Plus qu'un progressiste, - il apparaît comme conservateur sur les questions sociales - l'Italien est surtout un réformateur qui souhaite faire bouger la curie et l'administration romaine pour plus de décentralisation. Ouvert sur le monde, sincèrement contre toute forme d'islamophobie, il a fait du dialogue entre les cultures son cheval de bataille.
Si aucun des trois cardinaux n'est élu, le prochain pape sera probablement un homme ancré dans la tradition et le conservatisme, notamment sur le plan social. Quid de la condition féminine, du mariage, de l'homosexualité, du célibat des prêtres ? Quoi qu'il advienne, la papauté n'aura aucun discours révolutionnaire en la matière...
EN VIDEO : Qui sera désigné pape par le conclave ? Quelques pistes sont déjà envisageables :