Angelo Scola détesté par les cardinaux italiens ?

Angelo Scola détesté par les cardinaux italiens ? Angelo Scola, le cardinal de Milan, était favori pour succéder à Benoît XVI. Mais le nouveau pape annoncé aurait finalement souffert du vote de ses confrères italiens. Un handicap ?

[Mis à jour le 14 mars à 15h11] Angelo Scola était le grand favori pour succéder à Benoît XVI. Et quand la fumée blanche est sortie de la cheminée de la chapelle Sixtine, c'est bien son nom qui était sur toutes les lèvres. Selon certaines fuites d'initiés - qu'il est cependant impossible de confirmer - le cardinal italien devenu pape aurait recueilli sur son nom entre 40 et 50 voix lors du premier vote. Mais après le cinquième tour de vote pour désigner le pape, c'est finalement Jorge Mario Bergoglio qui est devenu le nouveau pape sous le nom de François.

Qu'est-il arrivé à Angelo Scola ? L'homme ne serait pas du tout aimé des autres cardinaux italiens, qui forment un groupe de votants très important (28 sur 115), voire décisif pour l'élection. De façon assez paradoxale, Angelo Scola aurait surtout été soutenu par des cardinaux étrangers, notamment parce qu'il incarne les aspirations les plus réformistes. L'Italien aurait d'ailleurs obtenu un soutien de poids en la présence de Christoph Schönborn, un autre prétendant au poste qui a pu se retirer en sa faveur.

Pourquoi est-il si peu apprécié par les cardinaux italiens ? Principalement parce ses confrères lui reprochent d'avoir bouleversé les us et coutumes de l'archevêché de Milan. Lorsqu'Angelo Scola a été nommé à Milan par Benoît XVI, celui-ci a rompu avec la ligne du catholicisme social engagé pour adopter une position plus conservatrice. Angelo Scola a surtout créé beaucoup de remous dans la bureaucratie de l'Eglise, faisant subir une réforme douloureuse à la curie milanaise en réorganisant les 1 000 paroisses de l'archevêché.

Ce manque de solidarité entre cardinaux italiens a-t-il pu lui coûter l'élection ? C'est un scénario probable. Sans se résigner à ce que la curie romaine subisse quelques réformes administratives de poids, les cardinaux italiens ont sans doute préféré désigner un Argentin, Jorge Mario Bergoglio, qu'on dit plus modéré et plus effacé, plutôt que l'un des leurs trop "remuant". Angelo Scola avait été désigné à Milan par Benoît XVI en personne, ce qui lui assurait une vraie crédibilité. Mais qui a pu lui valoir nombre d'inimitiés.

EN VIDEO : Angelo Scola était le grand favori.

"Qui sera le nouveau pape ?"