Rehtaeh Parsons : harcelée sur Facebook après un viol collectif, elle met fin à ses jours
Rehtaeh Parsons est morte des suites de ses blessures dues à sa tentative de suicide dimanche 7 avril. La jeune fille était passé à l'acte pour mettre fin au harcèlement sans fin dont elle était l'objet. Rehtaeh n'avait que 15 ans lorsqu'elle a été victime de ce qu'elle considère être un viol. Lors d'une soirée, en 2011, l'adolescente en état d'ébriété avait couché avec quatre garçons manifestement sous la contrainte alors qu'elle n'était qu'à moitié consciente. Depuis cette nuit, la jeune fille a vécu un véritable cauchemar. L'un de ses agresseurs présumés n'a eu aucun scrupule à prendre une photo de la scène et de la publier sur les réseaux sociaux.
Pendant des mois, l'adolescente a été la cible d'injures, de quolibets et d'intimidations. Certains camarades de son lycée l'ont traitée de "pute". Sur Internet, les insinuations et les insultes étaient presque quotidiennes. "On ne la laissait jamais tranquille" a expliqué la mère de Rehtaeh Parsons sur la chaîne canadienne CBC. "Ses amis étaient contre elle, des garçons inconnus lui envoyaient des textos et des messages sur Facebook pour lui demander de coucher avec eux puisqu'elle l'avait fait avec leurs copains. Cela ne s'arrêtait jamais".
Malgré un déménagement, l'enfer a continué pour la famille Parsons qui a tenté de longues semaines de faire arrêter et condamner les violeurs présumés. L'enquête n'a pas permis de réunir assez de preuves pour poursuivre les coupables. Quand aux personnes qui ont pris et diffusé les photos, la famille a indiqué, d'après la police, qu'ils ne pourraient pas être tenus responsables. Depuis le drame, une pétition demandant une nouvelle enquête sur le viol présumé a déjà recueilli près de 70 000 signatures.
Au Canada, la mort de Rehtaeh a pris une dimension médiatique qui dépasse le simple fait divers. L'histoire tragique de l'adolescente rappelle un autre suicide, celui d'Amanda Todd, une autre jeune fille canadienne qui s'était donné la mort après avoir été harcelée sur Internet.
EN VIDEO : En France, 1 enfant sur 10 serait victime de harcèlements, qui souvent ont des conséquences psychologiques dramatiques. Une campagne de prévention a été lancée par les pouvoirs publics :