Alain Finkielkraut : Nuit Debout est "une petite kermesse sous cloche"
[Mis à jour le 18 avril 2016 à 09h59] Hué et insulté, Alain Finkielkraut a été obligé de quitter la place de la République samedi soir. Le philosophe a en effet été pris à partie par les manifestants du mouvement Nuit Debout réunis à Paris depuis le 31 mars. "Casse-toi, sale facho !", "Dégage !", entend on sur une vidéo mise en ligne sur Youtube. Depuis cette altercation, nombre de responsables politiques ont réagi pour s'indigner de l'expulsion d'Alain Finkielkraut d'un rassemblement qui se voulait être un lieu de débat. Invité ce lundi matin de France Culture, le philosophe polémiste a regretté le manque d'ouverture des participants.
"Je voulais essayer de comprendre et de m'informer par moi-même. (...) On aurait pu choisir ce moment pour m'interpeller mais c'est un entre soi", a ainsi déploré Alain Finkielkraut donnant également raison à Caroline Fourest qui a qualifié les manifestants de "sectaires". Pour le philosophe, Nuit Debout n'incarne pas le pluralisme présent dans la société. " Ce sont toutes les facettes de la gauche radicale qui sont présentes. (…) Les quartiers populaires et le 'populo' ne sont pas là", a-t-il notamment affirmé. Alain Finkielkraut a par ailleurs dénoncé la surmédiatisation qui serait offerte à Nuit Debout. "On lui a fait le lancement de Star Wars alors que c'est une petite kermesse sous cloche", a-t-il dit. Et de trancher : "Je crois que ce mouvement sera au bout du compte totalement stérile".
"Une femme me menaçait de coups de latte"
Lors de cette interview, Alain Finkielkraut est également revenu sur les circonstances de l’altercation place de la République. Il a expliqué avoir pu assister à plusieurs prises de parole au sein de "l'Assemblée populaire" avant d'avoir été violemment pris à partie. "Un homme s'est approché de moi et m'a dit qu'il valait mieux que je m'en aille car certains voulaient en découdre", a-t-il raconté. "Je lui ai dit que je n'en avais pas l'intention et à ce moment là il m'a poussé violemment. J'ai compris que c'était lui qui voulait me jeter dehors". Sur les différentes vidéos mises en ligne, on entend Alain Finkielkraut répondre à certains de ses détracteurs, les insultant de "fasciste" ou de "pauvre conne". "Une femme particulièrement violente me menaçait de coups de latte", a affirmé le philosophe. "Le monsieur qui voulait me jeter dehors a eu le temps de me cracher au visage", a-t-il également dit. A la demande du service d'ordre, Alain Finkielkraut, accompagnée de sa femme, a finalement quitté la place. "Je pense qu'il y a eu des gens à Nuit Debout qui ont été désolés de ce qui m'est arrivé mais visiblement ils étaient très minoritaires", a déclaré à la radio le philosophe.