Grève du 27 octobre : faible mobilisation pour la manifestation de la CGT

Grève du 27 octobre : faible mobilisation pour la manifestation de la CGT GREVE. Faible participation ce jeudi 27 octobre suite à l'appel à la grève générale de la CGT. Selon les chiffres de la police environ 15 000 personnes ont manifesté dans toute la France, dont 1 360 à Paris.

[Mis à jour le 28 octobre 2022 à 09h50] Les chiffres sont tombés, peu ont répondu présents à l'appel lancé par la CGT. La grève de ce 27 octobre en pleine période de vacances de la Toussaint est loin d'égaler celle du 18 octobre dernier qui avait réuni entre 300 000 manifestants selon la CGT et 107 000 selon les autorités. Les chiffres sont bien en deca des espérances de la CGT, la police a recensé environ 15 000 personnes dans toute la France, dont 1 360 à Paris. Au départ de la manifestation parisienne le secrétaire général de la CGT a déclaré que les mouvements pouvaient connaître "des hauts et des bas".

Philippe Martinez a appelé toutefois "à maintenir cette pression pour qu'il y ait augmentation des salaires". Une journée de mobilisation le 10 novembre est prévue, une grève qui devrait être plus suivie en raison d'un appel des syndicats de transports à "zéro métro, zéro RER". Un préavis de grève a déjà été déposé du mercredi 9 novembre 22h00, au vendredi 11 novembre 7 heures.

Autre raison du potentiel faible engouement, cet appel à la grève n'est pas national a rappelé Simon Duteil, co-délégué général du syndicat Solidaires : "Pour le 27, nous avons décidé de renvoyer la décision de faire grève et manifester aux départements et secteurs" a déclaré le syndicaliste à l'AFP. Les syndicats tels que FO, Solidaires et la FSU n'ont pas répondu présents. Peu importe, l'appel est lancé, la CGT souhaite une mobilisation pour réclamer une augmentation des salaires, notamment avec une indexation sur l'inflation et une hausse du SMIC, mais aussi de meilleures conditions de travail. La CGT espère rassembler encore plus de salariés, venant de divers secteurs privés.

Quels sont les secteurs impactés par la grève ?

La Fédération CGT des Cheminots (SNCF) a appelé à manifester, mais le mot grève n'apparaît pas dans son communiqué. Aucune perturbation n'est prévue dans les transports en commun (trains, bus et métros notamment). Les perturbations dans les transports sont minimes. Les sites des transports tels que la SCNF doivent indiquer 48h au préalable les perturbations prévues ; ce jeudi 27 octobre rien n'est indiqué sur le site de la SNCF laissant penser à très peu de perturbations réelles. En cas de doute vérifiez directement sur les sites de la compagnie concernée. 

Les enseignants du premier degré (écoles maternelles, élémentaires et primaires) ont aussi l'obligation de respecter un délai de prévenance de 48h, les établissements concernés ont dû communiquer sur leur participation au mouvement. Pour les enseignants du second degré, il n'y a pas d'obligation de prévenir en amont quant à la participation au mouvement de grève.

La fonction publique a également été invitée à rejoindre le mouvement a indiqué la CGT dans un communiqué, le domaine de la culture devrait également se joindre au mouvement ; un préavis de grève a été déposé à Radio France, les programmes de la station seront donc légèrement perturbés en cette journée du 27 octobre, les salariés souhaitant des revalorisations salariales, une meilleure assurance chômage et une amélioration du système de retraite.

Les images de la mobilisation du 27 octobre

La journée de mobilisation ne semble pas rassembler beaucoup de militants ce jeudi 27 octobre, d'après les premières images, les rangs apparaissent clairsemés. Les chiffres seront très probablement en deca des chiffres annoncés pour la grève du 18 octobre qui avait réunie entre 300 000 et 107 000 manifestants. 

D'autres grèves prévues ?

Dans un communiqué, le mouvement syndicaliste indique une mobilisation le 10 novembre. Cette grève interprofessionnelle risque d'être suivie à un niveau plus important que celle du 27 octobre. En effet, une journée "noire" est prévue, notamment dans les transports. Dans le communiqué de presse des syndicats de la RATP l'objectif de cette journée du 10 novembre est d'arriver à "0 métro, 0 RER".

Les revendications de la CGT

Parmi les revendications principales, le syndicat réclame une hausse du Smic à 2 000 € brut mensuel ; la mise en place d'une échelle mobile des salaires, c'est à dire l'indexation des salaires et pensions sur l'inflation. La CGT souhaite également que les manifestations aboutissent à de meilleures conditions de travail, une protection sociale améliorée et à une hausse des pensions de retraite.

Céline Verzeletti, responsable syndicale de la CGT a annoncé vouloir "maintenir la pression, permettre aux salariés qui luttent de se retrouver dans un point de manifestation. Dans les boîtes où il y a eu mobilisation, les hausses de salaires ont été plus importantes" a t-elle déclaré. 

Les partis politiques sont-ils mobilisés ?

Vendredi 21 octobre, le secrétaire national de Parti communiste, Fabien Roussel, a indiqué, dans un tweet : "Rassemblons-nous, unissons-nous le 27 octobre et 10 novembre. Le PCF mettra tout en œuvre pour appeler les salariés, les étudiants et les retraités à se mobiliser", sans préciser s'il allait lui-même descendre dans la rue. Et de préciser sur BFMTV : "Nous poursuivrons ce bras de fer, cette bagarre, jusqu'à ce que le gouvernement accepte de faire en sorte que l'ensemble des salaires évolue au même niveau que l'inflation."

De son côté, le fondateur de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, n'a pas appelé à manifester le 27 octobre. Dans un article de son blog daté du 22 octobre 2022, il indique que la France insoumise prendra désormais ses distances avec les mobilisations organisées par la CGT : "Les confédérations syndicales ont chacune leurs raisons de refuser l'action politico-sociale commune. Cela semble insurmontable. Mieux vaut donc y renoncer pour éviter de perdre du temps ou de créer des tensions inutiles." a-t-il écrit. Dans cette note publiée par l'homme politique de gauche, il a estimé auprès de ses militants que "quand bien même des propos aussi sectaires que ceux de Philippe Martinez sont tenus et répétés, il ne faut pas y répliquer".