"Des menaces d'égorgement, de suicide" : l'interpellation du collégien d'Alfortville justifiée par les ministres

"Des menaces d'égorgement, de suicide" : l'interpellation du collégien d'Alfortville justifiée par les ministres Un collégien de 14 ans a été interpellé par la police pendant qu'il était en cours à Alfortville. Suspecté d'avoir adressé des menaces de mort et des insultes transphobes à une lycéenne, il a reconnu sa responsabilité. Gabriel Attal a promis une réponse "ferme".

"Ce sont des mots très graves, qui donnent la nausée" a souligné le ministre de l'Education nationale, réagissant à l'interpellation d'un collégien interpellé pour des faits de harcèlement transphobe. Ce mercredi 20 septembre, deux jours après l'arrestation et le placement en garde à vue du jeune homme de 14 ans, Gabriel Attal a promis une réponse "très ferme" face à ces actes d'une extrême gravite : "On parle de menaces d'égorgement, de suicide."

Ces menaces de morts et insultes transphobes adressées à une lycéenne en transition de genre scolarisée au  lycée Maximilien-Perret d'Alfortville (Val-de-Marne), un établissement différent de celui où est inscrit le harceleur, montrent à nouveau les défaillances de la lutte contre le harcèlement. Le ministre a pourtant fait de ce sujet sa priorité et a garanti une "réponse rapide" tout en reconnaissant la "complexité" de faire face à ce fléau avec "les professeurs, les policiers, les magistrats, les associations".

Le parquet de Créteil s'est déjà emparé de cette affaire de harcèlement à Alfortville après l'interpellation du collégien, en plein cours, au collège Henri-Barbusse le 18 septembre. Placé en garde à vue, l'adolescent a reconnu être l'auteur des menaces et a été déféré devant le parquet en vue d'une "mesure de réparation pénale". Une enquête a été ouverte par le parquet de Créteil pour violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure à huit jours et menaces de mort et les "investigations se poursuivent". Le caractère transphobe de l'infraction aurait été retenu comme une circonstance aggravante par le parquet.

Injures et incitation au suicide sur Instagram

Le collégien à l'origine des insultes a été interpellé le lundi 18 septembre, seulement quelques heures après le signalement des faits par le père de la victime au commissariat d'Alfortville selon le journal 20 Minutes. Mais les faits remontent au 15 septembre, date à laquelle la lycéenne a reçu une vague de commentaires et insultes homophobes sous une publication sur le réseau social Instagram.

La violence des insultes et des menaces, rapportées par BFMTV via une source policière ne fait nul doute : "On va t'égorger, on va te faire une Hitler, on va faire de la propagande avec ta tête". Le harceleur ponctue également son message d'insultes telles que "sale PD", "travelo" et incite sa victime à mettre fin à ses jours : "Casse-toi vas mourir, suicide-toi". Toutes les insultes semblent venir du même auteur : le collégien identifié par la brigade locale de protection de la famille et interpellé lundi.

Le jeune homme ne connait a priori par la victime, selon les précisions de France Bleuet a été invité à rejoindre le groupe privé de la classe de seconde de la lycéenne sur Instagram par l'administrateur du groupe. Ce dernier, entendu par les enquêteurs, aurait dit avoir ajouté le collégien au groupe "sans penser à mal". De son côté, le collégien mis en cause a reconnu être à l'origine des propos tenus lors d'"un excès de colère qu'il n'a pas pu contrôler", précise BFMTV.

Une interpellation au collège, un "message fort"

La teneur des propos a poussé le parquet à délivrer un ordre à comparaitre rapidement et les forces de police à l'interpeller dans les plus brefs délais. Les policiers ont ainsi procédé à l'arrestation sur les coups de 16 heures et alors que le collégien était en cours, avec l'accord du proviseur. Un membre de l'équipe du collège affirme auprès de 20 Minutes que l'élève aurait été menotté devant ses camarades.

Cette méthode n'a pas manqué de choquer les autres élèves, le corps enseignant et les parents d'élèves de l'établissement scolaire. Le rectorat a d'ailleurs confié auprès de 20 Minutes échanger "avec les autorités concernées pour comprendre dans quelles conditions des policiers ont pu être amenés à intervenir dans un établissement scolaire pour procéder à l'interpellation d'un élève en classe". Mais les forces de l'ordre ont agi "en conformité avec l'accord du parquet" a assuré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, le mercredi 20 septembre. Le ministre a justifié un "message fort" qui permettre de se sortir du "fléau du harcèlement".