L'insecticide Sniper utilisé contre les punaises de lit est dangereux, l'Anses alerte
L'Anses lance l'alerte sur l'insecticide "Sniper 1000 EC DDVP" utilisé pour lutter contre les punaises de lit ou les cafards. Dans ce rapport publié ce mardi, l'Anses précise que le "Sniper 1000 EC DDVP", contenant du dichlorvos, est pourtant interdit en France depuis 2013 en raison de son importante toxicité. Malgré cette interdiction les Centres antipoison et l'Anses ont recensé 163 cas d'intoxication entre janvier 2018 et juin 2023, comme indiqué sur le site de l'Agence.
L'augmentation des cas d'intoxication recensée s'explique, selon l'Anses, par la hausse des infestations de punaises de lit qui ont eu lieu ces dernières années. Dans un rapport paru en juillet, l'Agence estime que "11 % des ménages français ont été infestés par les punaises de lit entre 2017 et 2022." Cependant, l'Anses ajoute que la majorité des cas signalés n'étaient pas des formes graves, mais que que "près de 10 % étaient de gravité moyenne et 5,5 % de gravité forte dont 3 décès (accidentels ou dus à une ingestion dans un but suicidaire)."
Des risques importants pour la santé
Ce produit toxique est très dangereux pour la santé, comme le précise l'Anses sur son site internet qui le décrit comme un substance "mortelle par inhalation et toxique par contact avec la peau ou par ingestion". Cette substance peut engendrer divers symptômes notamment respiratoires de type asthmatiforme, mais elle peut aussi être à l'origine de troubles neurologiques pouvant provoquer des pertes de connaissance ainsi que des troubles oculaires et des allergies cutanées. L'Agence précise également que cet insecticide est très nocif pour les organismes aquatiques.
Un produit interdit en France
Cet insecticide interdit en France depuis 2013 est principalement ramené de l'étranger, au-delà des frontières de l'Union Européenne où il est aussi interdit. L'Anses indique qu'il peut se retrouver sous les dénominations de "SNIPER 1000 EC DDVP® ou SHOOTER 1000 EC DDVP®". Ce produit peut donc se retrouver illégalement sur des marchés et dans des bazars mais aussi sur "des plateformes de commerce électronique ou via des annonces de particuliers sur les réseaux sociaux", précise l'Agence. Afin de lutter contre la présence illégale de cet insecticide, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) est chargée d'effectuer des contrôles sur l'ensemble du territoire afin de s'assurer de la conformité des substances disponibles aux consommateurs.