Ne pas aller travailler s'il fait trop froid, c'est possible... à certaines conditions

Ne pas aller travailler s'il fait trop froid, c'est possible... à certaines conditions Les températures glaciales peuvent être très inconfortables lors des épisodes de grand froid. Bonne nouvelle, elles peuvent vous faire louper une journée de travail... à certaines conditions.

Les matins sont de plus en plus difficiles. Avec les températures glaciales tombées cette semaine, les Français font au mieux pour composer avec ce coup de froid. Avec des températures allant jusqu'à -10°C selon les prévisions de Météo France, beaucoup de choses deviennent plus difficiles : sortir de chez soi, prendre le volant, et même rester en forme ! L'Assurance-maladie constate en effet une augmentation des maladies cardiovasculaires ainsi que des affections respiratoires et infectieuses depuis quelques jours. 

Coincés entre risques et obligations, les salariés sont donc bien tentés de rester au chaud sous la couette. Qu'à cela ne tienne, il est effectivement possible de ne pas se rendre au travail à cause du froid... sous certaines conditions. Pour les connaître, il suffit de regarder du côté du code du travail. Celui-ci ne fixe pas de température minimale en dessous de laquelle il est interdit de travailler. Mais il impose aux employeurs de prendre "les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs". 

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En période de grand froid, ces actions de prévention sont plus que jamais à l'ordre du jour. En intérieur, les locaux doivent être chauffés selon les recommandations minimales, soit 19°C en moyenne, remarque Me Elena Konopnicki, avocate spécialisée en droit du travail, interrogée par actu.fr. En extérieur, c'est le même principe : pour protéger son employé du froid, un équipement spécifique - des vêtements isolants par exemple - doit être fourni. Si votre patron ne protège pas les employés travaillant dehors et ne s'assurent pas que leur équipement les protègent, ils peuvent réclamer un arrêt de travail.

Si vous êtes face à un supérieur qui néglige votre bien-être au travail, en effet, vous avez la possibilité d'exercer un "droit de retrait". Cette prérogative permet "au salarié de refuser de prendre son poste de travail ou de le quitter, sans avoir l'accord préalable de son employeur". Pour en bénéficier, le salarié doit informer son supérieur, oralement ou par écrit, en décrivant clairement les risques encourus dans l'exercice de son métier.

Attention, il est impossible de demander un droit de retrait pour des doigts un peu froids, un pare-brise gelé ou une route enneigée sur le parcours menant au travail ! Comme le précise l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), cette notion de "risques encourus" ne s'applique strictement qu'aux situations de "danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé", "en raison notamment d'une exposition à des températures très froides" et si l'exposition est trop prolongée.

Pendant cette période, votre supérieur est d'ailleurs tenu de maintenir le versement du salaire, à condition que le retrait soit jugé légitime. Si cela est possible cependant, votre supérieur est en droit de vous proposer du télétravail pour éviter de vous exposer au froid.