La femme de Serge Atlaoui réagit au retour de son mari et se donne "l'autorisation de pleurer"
Ce mercredi 5 janvier, Serge Atlaoui, condamné à mort pour trafic de drogue, a fait son grand retour en France. Le détenu a enfin quitté la prison de Jakarta, après dix-neuf ans incarcéré en Indonésie. En 2005, les autorités l'avaient accusé d'être un "chimiste" narcotrafiquant, après l'avoir surpris dans une usine où des dizaines de kilos de drogues étaient entreposés. L'artisan soudeur s'est toujours défendu d'être un trafiquant de drogue, affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique.
Pour ses proches, ce retour signe la fin de dix-neuf années d'attente. Le père de quatre enfants a d'abord été emmené au tribunal de Bobigny en début de matinée, avant son placement en détention dans l'attente d'une "adaptation de la peine", précise son avocat Richard Sédillot. "Aujourd'hui qu'il revienne vivant du couloir de la mort, oui, c'est une victoire de la vie sur la mort", s'est réjouie sa femme, Sabine Atlaoui, dans un entretien accordé à TF1.
D'abord condamné à la réclusion à perpétuité, le mosellan a vu sa peine s'alourdir sur décision de la Cour suprême en 2007 : en appel, la juridiction a décidé de le condamner à la peine de mort. En 2015, son exécution avait finalement été suspendue après que Paris a intensifié la pression. Le retour inespéré du détenu français pour des "raisons humanitaires" est le fruit d'un accord scellé fin janvier entre la France et l'Indonésie.
Des retrouvailles hors des barreaux
Ces périples administratifs ont également coûté à Sabine, qui n'a pas vu son mari depuis 2019. "Toutes ces années d'incarcération, en fait, c'est ce moment-là que j'attendais. Quitter la prison, ça veut dire que là, il est vraiment sur le chemin du retour", avait témoigné la mère de famille sur RTL. "On est rempli de joie et de bonheur. Mais je suis déjà à l'étape suivante parce que je veux le voir et je voudrais le voir vivre sa liberté", ajoute-t-elle.
Mais avant sa libération, Serge Atlaoui séjournera dans un établissement pénitentiaire français. Et tant qu'il ne sera pas hors des barreaux, il refuse de voir son entourage. "On ne sera pas là parce que Serge ne le souhaitait pas. Il souhaite nous voir quand il est en homme libre", explique Sabine.
"Ce retour, c'est un miracle. Il a survécu à 19 ans d'incarcération et à une exécution, rappelle-t-elle. Je pensais que j'allais être un peu plus sereine, mais je suis chamboulée. Il y a beaucoup de joie, en fait. Et puis, on est pressé de le voir". Des retrouvailles attendues et sans doute riches en émotion pour le couple séparé depuis si longtemps : "Je ne sais pas comment je vais être. C'est pour ça que j'aimerais que ça se fasse dans l'intimité, parce que je pense que je vais en pleurer. Cette fois, je me donnerai l'autorisation de pleurer", conclut Sabine.