Les absences à l'école sont sanctionnées, mais voici ce que vous risquez pour les ponts de mai

Les absences à l'école sont sanctionnées, mais voici ce que vous risquez pour les ponts de mai Si les enfants n'ont pas école lors des jours fériés, ils ne sont pas autorisés à faire les ponts de mois de mai. Des sanctions peuvent être prises contre les parents qui font louper les cours à leurs enfants.

Le mois de mai rime avec jours fériés et week-end prolongés pour ceux qui posent un jour de congé ou un RTT, mais pas pour les écoliers. Si les élèves peuvent chômer lors des jeudis fériés, ils ne sont pas autorisés à faire le pont le vendredi. L'Education nationale prévoit une seule exception pour le pont de l'Ascension après le jeudi 29 mai.

Le calendrier scolaire 2024/2025, connu depuis décembre 2022, précise bien que les cours sont maintenus les vendredis suivant les jours fériés, impossible donc pour les familles de dire qu'ils n'étaient pas prévenus. Certains parents d'élèves fournissent pourtant cette excuse jugée "hypocrite" par Sophie Venetitay, secrétaire générale du syndicat d'enseignants SNES-FSU, sur RMC. 

L'école est obligatoire de 3 à 16 ans et tous les élèves sont tenus d'être présents en classe lors des jours travaillés, à moins d'avoir une autorisation d'absence. Ces dernières sont prévues pour des cas précis qui excluent un week-end prolongé en famille. Les absences peuvent être autorisées en cas de maladie ou s'il l'un des proches est contagieux, en cas de réunion familiale solennelle comme un mariage ou un enterrement, en cas d'empêchement par un problème accidentel de transports ou autres et s'il doit suivre ses représentants légaux.

Théoriquement, en dehors de ces cas de figure, les élèves ne sont pas autorisés à faire les ponts de mai. Il est alors possible de formuler une demande d'absence exceptionnelle auprès de l'établissement ou de l'Académie en précisant le motif de l'absence comme l'explique l'article R.131-5 du code de l'éducation.

Des sanctions graduées selon le nombre d'absences

Si les parents sont tenus d'emmener leurs enfants à l'école, en pratique rien ne les empêche de leur faire manquer les cours. Seulement, des absences répétées et non justifiées entraînent des sanctions : 

  • A la 1re demi-journée d'absence, le professeur ou le directeur de l'école prend contact avec les parents pour obtenir une justification d'absence. Si ce dernier n'est pas fourni, un avertissement est adressé aux parents par le directeur qui en informe le Directeur académique des services de l'éducation nationale (Dasen).
  • A la 4e demi-journée d'absence en un mois (2 jours), le directeur de l'école convoque les parents pour rappeler le caractère obligatoire de l'école et fait part de la situation au service social de l'établissement.
  • A la 10e demi-journée d'absence en un mois (5 jours), le directeur de l'école alerte le Dasen qui convoque alors les parents et leur adresse une mise en demeure pour mettre fin aux absences. Si l'enfant ne revient pas à l'école, le Dasen peut saisir le procureur de la République. Les parents encourent alors une amende de 135 euros selon l'article R.624-7 du Code pénal. Cette sanction a déjà été appliquée. Dans les cas les plus graves, la peine peut aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende selon l'article 227-17 du même Code

Il y a donc peu de chance qu'une absence ponctuelle pour faire un ou les deux ponts de mai entraîne des conséquences lourdes pour les parents d'élèves, surtout si leurs enfants sont présents en cours tout le reste de l'année. Sauf si les absences lors des ponts s'ajoutent à une série déjà conséquente d'absences. Dans tous les cas, les sanctions porteront sur les parents et jamais sur les enfants. Les élèves ne peuvent être punis pour une décision prise par leurs représentants légaux.

Si les absences lors des ponts de mai n'exposent pas les parents à des sanctions, dans la majorité des cas, elles agacent une partie du corps professoral qui, comme les élèves, n'est pas autorisé à faire les ponts. "On a l'habitude, on sait qu'on n'aura pas tous les élèves. C'est très agaçant de voir qu'il y a cette idée de faire l'école à la carte [...] ça participe à cette décrédibilisation de l'école", s'exaspère Sophie Venetitay. La syndicaliste estime par ailleurs que les parents d'élèves absents pendant les ponts "sont aussi les premiers à râler quand les professeurs ne sont pas là et ne sont pas remplacés". D'autres professeurs peuvent toutefois se montrer compréhensifs, plus particulièrement lorsqu'ils sont prévenus à l'avance des absences des enfants.