Elisabeth Borne dit non au retour des "chèques carburants"

Elisabeth Borne dit non au retour des "chèques carburants" Malgré la flambée des prix de l'essence durant l'été, le gouvernement n'a pas prévu de renouveler l'indemnité carburant attribuée à certains ménages français en début d'année. La Première ministre Elisabeth Borne l'a confirmé lors d'une interview accordée à France Bleu.

Voilà une annonce qui ne va pas plaire aux millions d'automobilistes français. Invitée à répondre aux questions de nos confrères de France Bleu ce mercredi midi, Elisabeth Borne a réfuté l'idée d'un possible retour des "chèques carburants" pour aider certains ménages à lutter contre la hausse des prix dans les stations-service. Attribuée selon plusieurs critères à de nombreux Français en 2023, à condition d'en faire la demande avant le 31 mars, cette indemnité de 100 euros avait été précieuse pour les ménages les plus fragilisés par l'inflation générale qui touche le pays depuis maintenant deux ans. La hausse des prix à la pompe observée depuis deux mois - de 17 centimes sur le gasoil et de 10 centimes sur l'essence entre fin juin et fin août - avait fait naître l'espoir chez certains automobilistes de bénéficier d'un nouveau coup de pouce de la part du gouvernement.

Il n'en sera rien. "On n'a pas prévu de remettre en place des chèques carburants, a tranché Elisabeth Borne. Cela a représenté 8 milliards d'euros de dépenses et il faut aussi qu'on puisse investir pour accompagner cette transition écologique et sortir de la dépendance aux énergies fossiles." Si la Première ministre ne peut pas nier la soudaine envolée des tarifs à la pompe - "Il y a effectivement eu augmentation du prix des carburants par rapport au début du mois de juillet" -, la cheffe du gouvernement a voulu se montrer rassurante à l'heure où le prix moyen du litre de Sans-Plomb 95 culmine à 1.91 euro et celui du gasoil à 1.83 euro. "On les voit se stabiliser, là aussi je voudrais rassurer ceux qui peuvent craindre revoir une flambée des prix." 

Pour donner un coup de pouce aux automobilistes, Elisabeth Borne compte notamment sur la promesse de TotalEnergies de bloquer les prix du litre en dessous des 2 euros jusqu'à la fin de l'année et sur la poursuite des opérations "à prix coûtant" mises en place par la grande distribution (Leclerc, Carrefour, Casino, Intermarché...). "J'invite chacun, les employeurs, les industriels, les distributeurs aussi, à aider nos compatriotes à passer ces moments d'inflation plus forte en attendant qu'on retourne sur des niveaux plus habituels", a-t-elle glissé en guise de conclusion. Au moment où les pays exportateurs de pétrole, en premier lieu l'Arabie Saoudite, font tout pour faire remonter les prix du baril (en réduisant leur production), rien ne dit que le retour aux "prix habituels" soit pour bientôt.