"J'ai été surpris par le montant" : cette erreur à la pompe à essence est de plus en plus fréquente, elle peut coûter très cher
Entre le SP95 E10, le SP98 E5, l'E85 et peut-être bientôt l'E20 déjà en test en Allemagne, il y a de quoi s'y perdre au moment de faire le plein ! Une erreur est vraiment à éviter à tout prix : même si elle permet de faire des économies sur le coup, les conséquences peuvent être très coûteuses.
C'est ce qui est arrivé à Rémi, de retour de congés et qui avait besoin de remettre du carburant avant de prendre l'autoroute. Dans une station qui n'est pas sa station-essence habituelle, il s'est fait piéger avec son véhicule essence. "Je ne connais pas bien l'E85, j'ai complété mon réservoir avec avant de reprendre le volant", nous confie-t-il. "J'ai été très surpris par le montant plus faible, ce qui m'a mis un doute". Un doute, finalement avéré après avoir repris la route.
Son Renault Captur essence hybride s'est alors mis à surconsommer massivement ! Comment l'expliquer ? La principale différence entre l'E85 et les essences classiques réside dans leur teneur en éthanol. Le SP95 contient environ 7% d'éthanol, le SP95-E10 10% alors que l'E85 en contient entre 60 et 85%. Mais est-ce vraiment risqué pour votre voiture ?

La réponse est oui ! Avec l'essor de l'E85 dans les stations-services, l'erreur est plus fréquente et peut perturber le fonctionnement d'un moteur ne disposant pas d'un boîtier d'adaptation à l'E85 "Flexfuel". L'éthanol nécessite une quantité plus importante de carburant pour obtenir la même puissance que l'essence traditionnelle. Le moteur risque alors de surconsommer, voire de se mettre en mode dégradé.
L'arrivée de l'E10 ces dernières années a eu du bon : les constructeurs ont dû adapter leur moteur à cette faible présence d'éthanol en renforçant certaines pièces. Mais tous les véhicules ne sont pas logés à la même enseigne ! Les véhicules à carburateur et datant d'avant 1993 sont les plus à risque. On peut citer la surchauffe, la fonte des bougies, l'usure prématurée des injecteurs voire le perçage des pistons. L'éthanol favorise aussi la corrosion. C'est donc un danger accru pour les véhicules anciens dont les composants n'ont pas été conçus pour résister à l'éthanol.
Les modèles plus récents, surtout après 2000, s'en sortent mieux. Mais gare à ne pas dépasser les limites ! Là encore, un mélange trop pauvre en essence et une surchauffe guettent avec souvent un voyant moteur qui peut s'afficher. Plus corrosif, l'éthanol ne fera pas du bien aux durites. Les risques de panne sont limités mais pas inexistants.
En cas d'erreur sur un véhicule récent, mieux vaut ne pas démarrer et faire vidanger le réservoir par un professionnel. Ajouter progressivement de l'essence peut dépanner. C'est ce qu'a fait Rémi, aidé aussi par le fait que son réservoir contenait encore une bonne moitié de sans-plomb 95 E10. Depuis sa mésaventure, il a constamment remis du sans-plomb pour diluer un peu plus le mélange, jusqu'à éliminer l'E85.
Il reste toutefois fortement déconseillé d'utiliser de l'E85 même ponctuellement, sur un véhicule récent. Identifiée via l'electronique, cette erreur constituerait une violation des conditions de garantie. Le constructeur pourrait alors refuser de prendre en charge une panne, même sans lien direct avec ce carburant. Cela fait donc cher le plein de carburant plus économique.