Tom Waits : son coup de gueule contre Bartabas et contre la France
Le duel qui oppose Tom Waits à Bartabas dure déjà depuis novembre 2015. A l'origine, l'utilisation d'une partie de l'oeuvre de Tom Waits par le metteur en scène équin dans l'un de ses spectacles avec la compagnie du Théâtre Zingaro qu'il a fondé. Dans un courrier datant du 12 novembre 2015, le chanteur américain et son épouse reprochent à Bartabas d'avoir utilisé son oeuvre sans aucune autorisation. Il est également expliqué que les autorisations SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique) sont "insuffisantes" pour que la compagnie continue d'exploiter les titres de Tom Waits et "qu'une autorisation complémentaire aurait dû être conclue". Un premier recours à la justice qui s'était conclu par une mise en demeure et une annulation de son spectacle avec le Théâtre Zingaro.
Tom Waits renouvelle sa plainte et s'énerve : "La France est bien le dernier pays où je me serais attendu à avoir à faire face à une telle situation. Les Français ont un ministre de la Culture, bon sang, des droits d'auteur, et ils font preuve d'un réel engagement quand il s'agit de respecter, soutenir et défendre les artistes".
Ce lundi 19 septembre, Tom Waits réitère son accusation. Il reproche l'utilisation de 16 de ses chansons dans son spectacle "On achève bien les anges (Elégies)", à l'affiche du 30 septembre au 31 décembre à Aubervilliers. "Les chansons ont une valeur (...). Et cette valeur a été empruntée et exploitée pour le profit et la promotion de la carrière de Bartabas" peut-on lire dans un courrier de Tom Waits publié par Le Monde. "Il utilise ma voix et tout dans sa palette pour m'évoquer : son costume, son chapeau, sa gestuelle, ses déplacements, les enregistrements de ma voix et de ma musique", continue le Californien. Il avait demandé une première fois que le spectacle soit annulé, requête refusée par la justice jeudi dernier. Cette fois, le chanteur américain relance la procédure et réclame "plus de 500 000 euros" de réparation, comme l'a expliqué Me Sophie Viaris, avocate de Tom Waits contactée par l'AFP.
Crédit image : John Davisson/AP/SIPA