Accusée de méthodes "tyranniques" et "humiliantes", une star de la TV pourrait disparaître à la rentrée
Une émission emblématique des matinales de France 2, référence incontournable pour les téléspectateurs français, est dans la tourmente. Son présentateur vedette depuis trois saisons est plongé cette semaine au cœur d'une polémique majeure, depuis la publication d'une enquête de Télérama sur les coulisses de l'émission. Plusieurs collaborateurs dénoncent en effet des méthodes de management déplacées, décrivant un environnement de travail toxique et oppressant.
Les témoignages anonymes de certains collaborateurs de Télématin, publiées dans Télérama, dépeignent en effet un dirigeant autoritaire et capricieux, imposant une pression excessive et recourant fréquemment à des humiliations. Une employée rapporte : "On écoute l'empereur donner ses avis et tirer à boulets rouges, il humilie, c'est dégradant". Un ambiance délétère qui semble générer une véritable terreur au sein de l'équipe. Un ex-salarié ajoute : "Je venais avec la boule au ventre. J'ai songé à changer de métier".
Les témoignages soulignent également des annulations d'invités à la dernière minute et sans explication, plongeant les programmateurs dans une course effrénée pour trouver des solutions de remplacement. Une ancienne programmatrice confie avoir passé des "dimanches d'horreur" en raison de ces changements imprévisibles, expliquant qu'elle a souvent pleuré à cause de la pression intense.
Des arrêts maladies fréquents et même une tentative de suicide ont été rapportés. Stéphanie Khayat, ancienne journaliste en charge du calage des invités, témoigne de son épuisement : "Je bossais six jours sur sept. On me demandait l'impossible. J'ai pourtant prévenu très vite que je ne tiendrais pas. Pour moi, il y a un avant et un après. Ils m'ont bousillée".

Face à ces accusations, Thomas Sotto a présenté sa défense en insistant sur sa volonté d'améliorer l'émission et de pousser son équipe à donner le meilleur d'elle-même. "Je veux qu'on joue le ballon. Et si on perd, c'est pas grave. Ce que je n'aime pas, c'est quand on n'a pas tenté. Est-ce que je mets de la pression sur les équipes ? Oui, sans doute, parce que cela fait partie de mon boulot", a-t-il expliqué. Sotto reconnaît qu'il peut être exigeant et admet avoir des envies parfois sans limite, mais il insiste sur le fait qu'il a tenté de corriger ses méthodes au fil du temps.
L'animateur se dit profondément blessé par les critiques et décrit une caricature de sa personne qui ne correspond pas à sa réalité. "Oui je peux être exigeant, de bonne ou de mauvaise humeur. Je suis très franc, je dis les choses les yeux dans les yeux", affirme-t-il. Malgré les accusations, il reçoit le soutien de certains collègues, notamment de la chroniqueuse Christelle Ballestrero ou de sa co-animatrice Marie Portolano, qui a loué cette semaine son professionnalisme.
La direction de France 2, par la voix de Stéphane Sitbon, numéro 2 de la chaîne, reconnaît les difficultés inhérentes à la production de Télématin en raison de ses horaires et de sa spécificité. Elle promet cependant de prendre ses responsabilités managériales. Deux audits ont été réalisés par le cabinet indépendant Secafi, qui ont mis en évidence des "pratiques managériales vécues comme déviantes". Des rumeurs circulent déjà sur un possible départ de Thomas Sotto à la rentrée, laissant l'avenir de Télématin incertain.