"C'est une situation intenable" : cette île devenue célèbre sur Instagram est désormais infestée de rats
C'est une île idyllique, baignée par des eaux turquoise qui font rêver plus d'un internaute. Bienvenue dans un petit paradis de 3,5 km2 niché en plein coeur de la mer méditerranée. Ici, pas de voitures, juste un unique hôtel ouvert une partie de l'année. Les paysages alternent entre falaises escarpées, grottes mystérieuses et petites criques de rêve, qui font le bonheur des plongeurs et des randonneurs.
Le joyau de l'île ? L'emblématique Blue Lagoon et ses eaux translucides qui n'ont rien à envier aux Maldives. Mais aujourd'hui, ce petit paradis est en proie à une situation alarmante, alertent les locaux et spécialistes de la biodiversité.
Prisée pour ses panoramas à couper le souffle, l'île a vu sa popularité exploser ces dernières années, notamment grâce à Instagram. Les photos de ses petites criques et de ses eaux turquoise ont fait le tour du monde, attirant toujours plus de visiteurs l'été. Cette île devenue tendance, c'est Comino nichée entre Malte et Gozo.

Mais ce succès a un prix ! En haute saison, jusqu'à 10 000 touristes débarquent chaque jour sur cette île pourtant classée réserve naturelle et sanctuaire pour les oiseaux. Arrivant par bateaux entiers, ces hordes de vacanciers envahissent les plages, s'entassant autour du lagon bleu comme dans une piscine géante.
Pour accueillir tout ce monde, des bars et kiosques de fortune ont poussé un peu partout, servant des cocktails dans des ananas évidés ensuite jetés au sol. Ces derniers attirent les rongeurs. "C'est une situation intenable", déplore Andre Callus, de l'organisation Moviment Graffitti, qui lutte contre cette exploitation intense de l'île, interrogé par le quotidien anglais The Daily Telegraph.
Les dégâts sont considérables selon les associations. La végétation est piétinée, le bruit perturbe la faune et surtout, les déchets s'amoncellent, offrant un festin aux rats qui prolifèrent. "L'île connaît désormais une infestation de rongeurs qui s'attaquent aux œufs des oiseaux marins et aux lézards", alerte Mark Sultana, directeur de BirdLife Malta.
Pour beaucoup, il y a urgence. Comino, autrefois havre de paix préservé, est devenu "une zone sinistrée infestée de rats et jonchée de détritus", s'alarme le Telegraph. Face à ce constat alarmant, le gouvernement maltais promet d'agir. Le ministre du Tourisme évoque une réduction de moitié du nombre de visiteurs quotidiens, une limitation des bars et l'installation de toilettes publiques. Mais pour les défenseurs de l'environnement, ces mesures sont insuffisantes. Ils réclament l'interdiction des gros bateaux touristiques, un plafonnement strict des visiteurs et l'évacuation quotidienne des déchets. Le paradis de Comino serait à ce prix...