Trafic d'organes : un enfant de 6 ans se fait voler les yeux en Chine
Ce petit garçon de six ans jouait seul devant sa maison, dans la province du Shanxi en Chine, lorsqu'il a été kidnappé. A 20 heures ce lundi 26 août, les parents de Binbin ont remarqué son absence et sont partis à sa recherche avec des proches dans les champs voisins. Ce n'est que trois à quatre heures plus tard que l'enfant a été retrouvé. Heureusement, vivant. Mais l'enfant pleurait de douleur. D'abord, les parents ont cru que leur fils était tombé : son visage était en sang. Mais à l'hôpital, la nouvelle, terrible, leur a été révélée : le garçonnet a subi une double énucléation, c'est-à-dire que ses globes oculaires lui ont été retirés. "Ses paupières étaient retournées. Et à l'intérieur, il n'y avait plus ses globes oculaires", a raconté son père à CCTV, la télévision d'Etat, propos rapportés par Paris Match. Le petit aurait en fait été kidnappé pour un trafic d'organes. Ses cornées auraient été revendues au marché noir.
Selon le Daily Mail, les globes oculaires de Binbin ont été retrouvés non loin de l'endroit où l'enfant a été récupéré par ses parents. Les cornées, qui sont des organes qui peuvent être transplantés et ne nécessitent pas de compatibilité entre le donneur et le receveur, ont été retirées des globes oculaires de l'enfant par les trafiquants. La partie "inutilsable" de l'œil a donc simplement été jetée après la mutilation. Toujours selon la presse chinoise, reprise par la presse britannique, le ravisseur aurait ordonné à l'enfant de ne pas pleurer : "Ne pleure pas et je ne te crèverai pas les yeux". La police est actuellement à la recherche d'une femme et propose une récompense pour aider l'enquête.
Selon le professeur Arthur Caplan, militant contre le trafic d'organes basé à New York, "n'importe qui, sachant où se trouve la cornée, peut l'extraire". " Et je crains qu'avec les conditions non stériles et les méthodes barbares utilisées, une infection n'aggrave encore la douleur de ce garçon".
En Chine, 300 000 personnes seraient en attente d'une transplantation, mais seulement 10 000 recevraient des organes. Le marché noir serait donc très lucratif, d'autant que des étrangers se rendraient également en Chine pour subir des greffes. Depuis la parution de ce fait divers particulièrement sordide, de grands professeurs de renommé internationale plaident pour que les revues médicales arrêtent de publier les articles scientifiques en provenance de Chine sur la question des transplantations. Une manière de dénoncer l'absence de politique chinoise pour enrayer ce marché noir.
