Retour de Sarkozy : voici le commando de l'ancien chef de l'Etat

Vieux amis, alliés fidèles et jeunes pousses. Pour son retour, Nicolas Sarkozy a réuni autour de lui une équipe de fidèles et de nouvelles têtes. Comme en 2007 et en 2012, les jeunes espoirs de l'UMP auront leur place dans ce commando resserré.

Nicolas Sarkozy est de retour et avant même la moindre déclaration de l'ancien chef de l'Etat, toute sa stratégie est déjà dévoilée dans la presse. Un message de Facebook de Sarkozy est attendu dans la journée, on attend une tribune ou une interview de Sarkozy dans la presse régionale ce samedi, on évoque un Sarkozy dans le 20 heures de France 2 dimanche et pourquoi pas un Sarkozy sur le terrain dès lundi ! La saturation médiatique, martingale de ses années d'accession au pouvoir, est de nouveau en marche. Et comme en 2007 et dans une moindre mesure en 2012, Nicolas Sarkozy va s'entourer dès aujourd'hui d'une équipe soudée pour le porter jusqu'au pouvoir (en tout cas espère-t-il) en 2017 pour la présidentielle. Le commando de Nicolas Sarkozy est composé de vieux briscards de la politique dont certains le suivent depuis des années, mais aussi de jeunes espoirs, qu'on appellera peut être bientôt les "bébés Sarko", à l'instar de Rama Yade ou de Rachida Dati en 2007.

Parmi les fidèles lieutenants qui dirigeront son petit groupe de combattants, Brice Hortefeux, l'ami de toujours, figure à la droite du chef. C'est lui qui travaille au retour de l'ancien chef de l'Etat depuis deux ans, d'abord dans le plus grand secret, puis de plus en plus ouvertement. Nadine Morano, membre fondatrice du club des "Amis de Nicolas Sarkozy" comme Hortefeux, devrait elle aussi gagner son ticket dans le staff, elle qui ne jure que par l'ancien président depuis des mois sinon des années. Les deux anciens ministres sont presque assurés de figurer parmi les cadres de la nouvelle équipe. Christian Estrosi aurait lui aussi des velléités de retour dans le giron sarkozyste, mais il ne serait quant à lui pas assuré de revenir. La commission nationale des investitures, avant les élections départementales 2015 et régionales 2015, est pressentie.

Les nouvelles têtes de la "team Sarkozy"

Car un retour de Sarkozy en 2017 avec les mêmes lieutenants qu'en 2007 donnerait certainement un soupçon de "déjà vu" alors que beaucoup (Bruno Le Maire et Xavier Bertrand en tête) réclament du sang neuf à l'UMP et que François Hollande a lancé en politique des jeunes comme Najat Vallaud-Belkacem ou Fleur Pellerin. C'est pour cela que Nicolas Sarkozy va, une fois encore, s'entourer de quadras, mais aussi de trentenaires pour se donner un second souffle. Nathalie Kosciusko-Morizet, fidèle à l'ancien chef de l'Etat lors de la campagne de 2012 malgré son opposition à la ligne Buisson, devrait faire partie de l'équipe. Il en va de même de Laurent Wauquiez, le tonitruant député de Haute-Loire et de Luc Chatel, placé à la tête de l'UMP par Sarko cet hiver pour faire contrepoids au triumvirat Juppé-Fillon-Raffarin. Voilà pour les quadras.

Chez les trentenaires, le casting est encore plus explosif. On voit mal Geoffroy Didier, proche de Brice Hortefeux et fondateur de l'ultra-sarkozyste "Droite forte", passer à côté de cette occasion. Pour son compère Guillaume Peltier, l'équation semble plus difficile. Bien que sarkozyste convaincu, il reste fortement associé à la ligne Buisson qui n'est plus en odeur de sainteté rue de Miromesnil (là où Nicolas Sarkozy a son bureau). On parle alors d'élus et de militants moins connus jusqu'à aujourd'hui : la députée de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller, 35 ans, le député-maire d'Ajaccio Laurent Marcangeli, 33 ans, liste par exemple Le Figaro. Parmi les nouveaux "bébés Sarko", on annonce surtout l'arrivée de Gérald Darmanin dans le cercle sarkozyste. Ce "jeune" homme de 31 ans a réussi le coup de force de devenir député-maire de Tourcoing aux municipales de mars 2014, proche du fief lillois de Martine Aubry. Sa répartie et son sens de la formule en font déjà un "bon client" dans les médias. Il a en outre un gros avantage : il a toujours été fidèle jusqu'à présent à Xavier Bertrand, l'un des rivaux les plus sévères à l'encontre de Nicolas Sarkozy. Prendre Darmanin à Bertrand serait un signal fort envoyé à l'UMP en ces périodes de troubles et d'ambitions exacerbées.