Esteban : qui est le skinhead mis en examen pour la mort de Clément Méric ?

Esteban : qui est le skinhead mis en examen pour la mort de Clément Méric ? Ce week-end, François Molins, procureur de Paris, a précisé les circonstances de la mort de Clément Méric, tué lors d'une rixe avec des skinheads dont un certain "Esteban".

Le parquet de Paris a annoncé le samedi 8 juin la mise en examen d'un suspect "pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner" après le décès du militant antifasciste Clément Méric, le jeudi 6 juin. Une mise en examen visant un jeune homme que le procureur de Paris François Molins appelé "Esteban". Selon les premiers éléments de l'enquête, c'est ce skinhead qui aurait porté le coup fatal à Clément Méric lors d'une bagarre entre skinheads et militants d'extrême gauche. François Molins avait d'abord ouvert une procédure pour "homicide volontaire" indiquant que le décès "n'est pas dû à un hématome qui aurait été causé par la chute par terre mais aux traumatismes crano-faciaux qui ont été occasionnés par les coups de poing qui ont été portés sur la victime".

Au total, ce sont cinq personnes, dont Esteban, qui ont été déférées au parquet après le drame. Toutes ont reconnu être sympathisantes du mouvement ultra nationaliste "Troisième voie". Agé de 20 ans, Esteban, né à Cadix en Espagne, a été élevé dans une famille modeste de Neuilly-Saint-Front, dans l'Aisne. Son père est artisan, sa mère femme au foyer selon les informations de BFM TV. Le jeune homme a été plusieurs fois décrit comme un jeune "sans problème" par l'entourage de la famille. Il avait cependant changé de comportement ces dernières années. Un changement visible en premier lieu dans ses choix vestimentaires : des "uniformes avec croix gammée" explique le maire de Neuilly-Saint-Front qui explique avoir alerté la gendarmerie.

Esteban : un paumé dépassé par l'extrême droite ?

Esteban, qui effectuait alors des études de boulangerie, aurait perdu son apprentissage à cause de ce nouveau look puis aurait quitté l'Aisne pour Paris. Une arrivée dans la capitale qui l'aurait fait radicalement basculer dans l'extrémisme selon les différentes enquêtes publiées dans la presse. Le jeune homme adhère d'entrée au mouvement Troisième voie puis au groupuscule des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR). Un groupe dirigé par Serge Ayoub que le gouvernement pourrait décider de dissoudre dans les prochains jours.

Esteban, qui était jusqu'à aujourd'hui agent de sécurité, avait été arrêté en 2011 pour port d'armes de 6e catégorie. Selon une perquisition effectuée à son domicile après le drame, il possédait également deux poings américains. Ont-ils servi à frapper et donc à tuer Clément Méric ? L'usage de ce type d'arme a été évoqué, mais Esteban soutient avoir frappé la victime "à mains nues". Pour ses proches, le jeune homme n'a rien d'un "combattant", mais s'est laissé entrainer dans "une bagarre qui a mal tourné". Parmi les autres skinheads impliqués, trois ont été mis en examen pour "violences volontaires en réunion". Katia, 32 ans, la petite amie présumée d'Esteban, est quant à elle poursuivie pour complicité.

EN VIDÉO - Le leader du groupuscule d'extrême droite JNR, Serge Ayoub, a été entendu vendredi 7 juin par les policiers enquêtant sur la mort du militant d'extrême gauche Clément Méric.

"Mort de Clément Méric : le leader des JNR entendu"