Mariage homo : quelles conséquences de la mesure à l'étranger ?

Mariage homo : quelles conséquences de la mesure à l'étranger ? Plusieurs pays ont déjà légalisé le mariage pour les couples homosexuels ainsi que l'adoption. La mesure a-t-elle bouleversé la famille ? Quelles ont été les conséquences ? Eléments de réponse.

Alors que le débat sur le mariage homosexuel s'ouvre à l'Assemblée nationale, il semble judicieux de se pencher sur ce que la mesure a entraîné dans les pays qui l'ont déjà adoptée. Car, effectivement, la France est loin d'être première en la matière, le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Bruno Le Roux estime même que la France est à la traîne en la matière. A l'étranger, la loi ouvrant le mariage au couple de même sexe et même l'adoption pour ces nouvelles familles font partie du code civil dans bon nombre de pays. Parmi eux : le Danemark, l'Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Suède, l'Argentine, le Mexique, l'Afrique du Sud, le Canada, certains Etats des Etats-Unis et du Brésil.

Les conséquences sur le plan sociétal comme juridique sont encore assez difficiles à établir, étant donné la courte période depuis laquelle la mesure est appliquée dans ces pays. Cependant certains témoignages permettent d'y voir un peu plus clair sur les premières conséquences introduites par la loi. De manière générale, le mariage et l'adoption ouverts aux couples de même sexe ont été largement acceptés par la population des pays qui l'ont votés. Les revendications pour un retour en arrière sont extrêmement marginales.

Aux Pays-Bas, premier pays à avoir adopté une telle loi (2001), le recul commence à être suffisant pour que les habitants commencent à se faire une opinion. Dans un article publié sur Rue 89, un professeur de français estime que les changements introduits par la loi sont amplement positifs. Selon lui, les conséquences "tangibles" sont d'abord une "plus grande tolérance envers les homos" et une "stigmatisation des violences homophobes". Le professeur indique aussi que l'Eglise catholique a perdu en crédibilité, tandis que "l'extrême droite chrétienne" s'est isolée de "l'immense majorité des habitants".

Sur un plan plus juridique néanmoins, il existe certaines complications qui n'existaient pas avant la loi introduisant la mariage pour tous et l'ouverture de l'adoption aux couples de même sexe. Ce qui est tout à fait compréhensible puisqu'il n'y avait pas auparavant de "droit" en la matière.

La reconnaissance de nouvelles formes de familles a ainsi posé aux juges des questions et des cas inédits, notamment en Belgique et au Canada. Des conflits entre parents biologiques et parents "sociaux", qui ont élevé les enfants, posent parfois problème et déclenchent des combats judiciaires pour la garde de l'enfant qui grandit au sein de ces nouvelle familles. Cependant, tous les cas rapportés (dont le nombre est finalement très limité) créant des imbroglios difficiles à trancher sont des situations où la naissance d'un enfant est issue d'une procréation médicalement assistée ou réalisée par l'intermédiaire d'une mère-porteuse. Des cas qui ne seront pas légalisés dans le projet de loi français.

EN VIDEO : Des milliers de manifestants ont défilé dimanche 27 janvier à Paris pour défendre le projet de loi sur l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe.

"Les partisans du mariage pour tous manifestent à Paris"