"Bébés sans bras" : régions concernées, causes évoquées... Ce que l'on sait

"Bébés sans bras" : régions concernées, causes évoquées... Ce que l'on sait D'abord cantonnée à l'Ain, l'affaire des "bébés sans bras" prend une nouvelle tournure depuis l'ouverture d'une enquête nationale. Les causes de ces malformations sont encore floues.

[Mis à jour le 31 octobre 2018 à 17h35] C'est une affaire qui aurait pu rester anonyme, mais depuis la diffusion sur France 2 du témoignage d'une mère ayant accouché d'un enfant dépourvu de main droite, ajouté au fait que sept bébés sont nés avec une malformation similaire dans les environs de son village de l'Ain entre 2009 et 2014, les doutes ont commencé à s'éveiller. Le 4 octobre, peu de temps après ce témoignage, on apprenait via un rapport de Santé publique France qu'une alerte avait été donnée par le Remera (Registre des malformations en Rhône-Alpes) sur ces malformations localisées dans l'Ain.

Une alerte initiée par Emmanuelle Amar - scientifique au Remera mais remerciée depuis -, que l'agence Santé publique France voit d'un très mauvais oeil, d'où l'aspect polémique de l'affaire. Ségolène Aymé, en charge d'évaluer les registres comme le Remera, estime que "madame Amar fait en sorte de jeter la suspicion sur tout et tous, dans la plus grande tradition complotiste". Emmanuelle Amar estime que l'agence nationale de santé publique tente de minimiser cette affaire. "Cette affaire est en train de devenir un scandale de sanitaire, la négation poussée à l'extrême de Santé Publique France nous interroge", estime-t-elle auprès du Parisien.

Agnès Buzyn ne veut "fermer aucune piste"

Deux autres groupes de plusieurs bébés ayant subi le même genre de pathologies ont été observés, en Loire-Atlantique (trois entre 2007 et 2008) et en Bretagne (quatre entre 2011 et 2013). Il n'en fallait pas plus pour qu'une enquête soit étendue à la France entière, comme l'a fait savoir ce mercredi le docteur François Bourdillon, directeur général de Santé publique France, qui révélait également ce mardi que onze nouveaux cas avaient été identifiés, en plus de ceux mis en lumière par le Remera.

Désormais, il devient essentiel de déterminer les causes de ces cas recensés. "Je veux savoir, je pense que toute la France veut savoir", a déclaré Agnès Buzyn sur BFM TV. La ministre de la Santé a assuré ne vouloir "fermer aucune piste". "C'est possiblement une piste environnementale, c'est peut-être ce qu'elles (les femmes enceintes concernées, ndlr) ont mangé, c'est peut-être ce qu'elles ont respiré", a-t-elle indiqué. Autres causes évoquées : génétiques ? Liées à des contraintes physiques ? Dues à des substances toxiques (alimentation, environnement, médicaments) ?

"Bébés sans bras" : les pesticides responsables ?

Pour les écologistes, les causes de ce phénomène sont toutes trouvées. Il est "très probable que ces malformations soient liées aux pesticides", avait déclaré Yannick Jadot, député européen Les verts. Un élément pourrait conforter les suspicions de l'écologiste : les mères ayant enfanté des bébés dépourvu de membre supérieur dans l'Ain ont comme point commun d'habiter en zone rurale et à proximité de champs de maïs et de tournesol. 

Cette enquête s'annonce fastidieuse puisqu'il s'agit "de retourner dans l'histoire de ces familles, sur des cas qui datent d'il y a parfois plus de dix ans", poursuit Mme Buzyn. Santé publique France a naturellement commencé à s'intéresser au département de l'Ain, le plus concerné par cette affaire de "bébés sans bras", pour ensuite étendre l'enquête à toute la région Rhône-Alpes, puis à l'ensemble du territoire français.