Un porte-avions pas comme les autres : prix, vie à bord...

Un porte-avions pas comme les autres : prix, vie à bord... PORTE AVION - Emmanuel Macron est aujourd'hui à Toulon, à bord d'un porte-avions pas comme les autres duquel il doit s'exprimer en direct au 20 heures de TF1.

[Mis à jour le 14 novembre à 17h53] Ce mercredi, le président français se rend à Toulon à bord du porte-avions Charles de Gaulle après que ce dernier a été immobilisé pendant 18 mois pour être rénové et modernisé. 4 millions d'heures de travail au total auront été nécessaires pour moderniser les radars, repeindre la coque ou remplacer le combustible nucléaire de l'unique porte-avions nucléaire français. Des travaux importants et onéreux dont le montant s'élève à plus d'un milliard d'euros. Après l'avoir visité et rencontré des membres de la Marine nationale, Emmanuel Macron répond ce soir en direct depuis le navire aux questions de Gilles Bouleau durant une dizaine de minutes au cours du 20 heures de TF1, qui réunit chaque soir plusieurs millions de Français, avant d'y passer la nuit. L'Elysée n'a toutefois rien communiqué sur le programme de la nuit du chef de l'Etat. Chaque année, près de 1900 personnes vivent huit mois durant à bord du porte-avions.

Sur le Charles de Gaulle, une poste, une police, un salon de coiffure...

Un journaliste du Monde en 2005 avait déjà pu rendre compte de la vie à bord du porte-avions de 261 mètres de long et 64,36 m de large qu'il décrit comme "une ville aux 200 métiers dont le maire est le pacha". S'étalant sur 11 étages, le porte-avions  contient des dortoirs de 9 à 21 lits, un hôpital de 23 lits, une cafétéria ainsi que quelques carrés où les 34 cuisiniers servent 4000 repas par jour. Le menu est donc, à chaque repas, le même pour tout le monde. Toujours selon le journaliste du Monde, on y trouve également de nombreux services propres tels que la poste, une blanchisserie, une police, des pompiers ainsi qu'un salon de coiffure. Les rapports humains à bord du Charles de Gaulle sont hiérarchisés. Organisés en "carrés", les repas et les temps passés dans les zones de distraction sont les seuls moments où les membres du personnel peuvent se retrouver entre eux et échapper à la pression de la hiérarchie. Les rapports restent par ailleurs très cloisonnés.

Une deuxième vie pour le Charles de Gaulle

Le Charles de Gaulle est l'unique porte-avions de la marine nationale et le seul à propulsion nucléaire en Europe. La France est le seul pays, avec les Etats-Unis, à avoir achevé la construction d'un tel navire. Il représente donc un symbole de puissance politique ainsi qu'une arme diplomatique. Lancé en mai 1994, le porte-avions a été mis en service le 18 mai 2001. En février 2017, il était mis en cale sèche pour y subir de nombreuses rénovations. Remis à flots depuis le 16 mai, le Charles de Gaulle s'est vu doter d'une passerelle de défense à vue réaménagée, de systèmes d'exploitation navale modernisés avec une maîtrise renforcée du risque "cyber" d'un système de tranquillisation et de pilotage révisé. Ces rénovations devraient permettre de faire fonctionner le porte-avions jusqu'en 2038, année au cours de laquelle il devrait se retirer du service actif. Florence Parly, ministre des Armées, a d'ores et déjà lancé des études pour fabriquer un successeur au Charles de Gaulle.

Un successeur au Charles de Gaulle pour un montant colossal

En février dernier, Mme Parly a présenté en conseil des ministres un projet de loi de programmation militaire avec un budget alloué de 198 milliards d'euros pour 5 ans entre aujourd'hui et 2023. Dans ces futures dépenses, le chef d'Etat major de la marine, Christophe Prazuck, a souhaité qu'une grosse partie soit consacrée à la refonte d'un porte-avions qui succéderait au Charles de Gaulle. Le coût du programme de renouvellement du porte-avions est quant à lui fixé à 4,5 milliards d'euros. En faisant part de ce projet dès maintenant, la Marine nationale souhaiterait que le successeur du Charles de Gaulle voit le jour avant la fin de service du porte-avions actuel. Elle fixe la construction d'un tel appareil à 10 ou 15 ans. Florence Parly a lancé lors du salon Euronaval une phase d'étude pour donner un successeur au Charles de Gaulle, dont le coût est estimée en elle-même à 400 millions d'euros.