Vincent Lindon furieux sur la question des réfugiés

Vincent Lindon furieux sur la question des réfugiés Ce matin, Vincent Lindon était l’invité de la matinale de France Inter. Il en a profité pour pousser un coup de gueule contre la condamnation de Rob Lawrie, un passage qui n’a pas laissé les internautes indifférents.

Hier, le Britannique Rob Lawrie a été condamné à 1000 € d'amende avec sursis pour "mise en danger de la vie d'autrui". Son délit : avoir tenté de faire passer une jeune fille afghane, réfugiée à Calais, en Angleterre de façon clandestine. C'est le tribunal de Boulogne-sur-Mer qui l'a condamné pour ce geste que beaucoup considèrent comme un geste de solidarité. Ce matin, l'acteur Vincent Lindon a choisi de réagir vivement à cette condamnation qui le met hors de lui. "Ce qui me fascine, dit-il, c'est qu'ils ont commencé par dire qu'ils 'ont peiné pour juger un geste d'humanité.' C'est-à-dire qu'ils se sont donné du mal. C'est incroyable."

Le comédien, qui a reçu un prix d'interprétation à Cannes en 2015 pour son rôle dans La Loi du Marché, pointe du doigt l'article L622 qui condamne "toute personne venant en aide à une personne en situation irrégulière. Cet article devait partir, on s'est battu à l'assemblée, c'était impossible que ça reste. Tout le monde nous répondait : ne vous inquiétez pas, on ne l'applique jamais." Or, une loi qu'on n'applique pas doit disparaître pour Vincent Lindon, sans quoi elle deviendra "une menace".

"C'est une règle qui a été inventée pendant la guerre, et elle existe encore aujourd'hui en 2016. C'est de la folie, cet homme est un Juste. Il va tout le temps voir les gens dans la 'jungle'. Il leur amène des couvertures, des victuailles. On devrait le remercier. […] Il y a des gens qui n'ont pas le courage de Rob Lawrie. Et qui se disent qu'avec cette menace d'être condamné pour ceci ou pour cela, ils ne vont pas y aller." Pour Vincent Lindon, si les citoyens veulent aider des réfugiés, "C'est notre problème. De quoi je me mêle ?"

L'acteur pointe enfin du doigt le système d'aide aux réfugiés mis en place par la France et demande au gouvernement de laisser les gens aider les autres. "Les gens font ce qu'ils veulent avec leur argent, leur appartement ou leur maison. Si on a envie d'accueillir quelqu'un, on a le droit. Après, on verra comment on peut l'intégrer dans la société. Mais d'abord, on l'intègre, on nourrit, on chauffe, on aide, on donne du bonheur et après on essaie de trouver un travail. Mais déjà on part perdant donc c'est un truc qui me met hors de moi."