Que valent les téléviseurs Ultra HD premier prix ?

Que valent les téléviseurs Ultra HD premier prix ? Les économies d’échelle et l’élargissement vers le bas des gammes des constructeurs ont conduit à une spectaculaire baisse des prix sur les téléviseurs Ultra HD (ex-4K). Les entrées de gamme valent aujourd’hui aux alentours de 600 euros. Mais faut-il franchir le pas pour autant ?

Entre 550 et 600 euros environ : tel est aujourd'hui le ticket d'entrée selon les enseignes d'électroménager pour un téléviseur Ultra HD (ex-4K) dont la dalle mesure entre 40 et 50 pouces et qui affiche une définition de 3 840 x 2 160 pixels. C'est quatre fois plus de points qu'un téléviseur HD 1080p, la norme aujourd'hui, pour offrir un rendu plus net et plus réaliste que jamais. Enfin, en théorie. Car pour obtenir une telle image sans un flux du même niveau (encore très rare), il faut tricher et passer par la méthode dite de l'upscaling, ou mise à l'échelle : la partie électronique du téléviseur se charge de multiplier les pixels artificiellement pour remplir l'écran des 8 294 400 pixels de l'Ultra HD. Un point très important devant lesquels tous les téléviseurs ne sont pas égaux. Un téléviseur Ultra HD d'entrée de gamme, sous la barre des 1 000 euros, est-il capable de faire ce travail aussi efficacement qu'un modèle haut de gamme à 3 000 euros ?

"Les différences de technologies entre un téléviseur d'entrée de gamme et un téléviseur haut de gamme peuvent effectivement influer sur la qualité d'image" explique Agnès Vaffier, Chef de Produit TV chez LG Electronics. "Les deux composants électroniques principaux sont le processeur de traitement d'image et le ‘scaler', qui se charge de mettre à l'échelle les images de la source pour les afficher du mieux possible en Ultra HD. Cela joue sur la fidélité du résultat, le rendu des couleurs, la fluidité de l'image, etc.". On peut donc être déçu du spectacle avec un téléviseur Ultra HD d'entrée de gamme qui ne remplirait pas correctement cette mission de base, surtout si on a peu de recul par rapport à l'écran.

Mais la partie électronique n'est pas le seul secteur sur lequel les téléviseurs Ultra HD premier prix ont été conçus avec des économies. Certaines d'entre elles vont directement influer sur la qualité de l'image et le confort de l'utilisateur : dalle LCD de type TN et non pas IPS, aux meilleurs couleurs et angles de vision ; rétroéclairage LED confiné aux bords de la dalle ; haut-parleurs 20 watts de base qui ne fourniront pas un son à la hauteur des images. D'autres concernent les à-côtés mais peuvent aussi faire regretter l'achat d'un modèle d'entrée de gamme : connectique (essentiellement les prises USB et HDMI) limitée qui empêche de brancher de nombreux périphériques ; interface utilisateur moins belle et moins ergonomique ; fonctions manquantes pour la partie TV connectée ; télécommande moins ergonomique ; absence d'accessoires (microphones, lunettes 3D) livrés avec le téléviseur, etc.

Enfin, les téléviseurs Ultra HD d'entrée de gamme vont bénéficier d'un design moins fin, avec de plus grosses bordures, un pied moins ciselé et des matériaux de moins bonne qualité que les modèles haut de gamme. Ce plan de l'esthétique ne relève pas du détail pour tout le monde… Alors, si on est prêt à investir jusqu'à 1 000 euros, ne vaut-il mieux pas opter pour un téléviseur HD 1080p "classique" mais de très bonne qualité ? "C'est vrai que dans ce cas, le téléviseur bénéficiera de meilleurs caractéristiques techniques, d'une connectique plus complète, d'une interface plus évoluée. Et il sera sûrement plus grand qu'un modèle Ultra HD. Mais choisir l'Ultra HD, c'est déjà se tourner vers les standards et les codecs de la diffusion de demain, comme le Blu-ray UHD" nous répond Agnès Vaffier.