Gaël Monfils en a-t-il encore dans la raquette ?

Gaël Monfils, tennisman français reconnu, revient en 2013 après une saison 2012 pas loin d'être chaotique. De retour de blessure, il a atteint le 3e tour à l'Open d'Australie. Revenons donc sur un sportif que les médias disaient perdu.

L’Australie, ses kangourous sautillants, ses crocodiles tapis dans l’ombre, ses surfeurs et son Open. Un pays du bout du monde. C’est pourtant là, loin de ses terres natales, qu’a choisi un tennisman pour renaître de ses cendres. Alors que la neige recouvre la France d’une fine pellicule de blancheur, bloquant tout mouvement, un homme en Australie parcourt des kilomètres. Il s’agit de Gaël Monfils. Homme de tennis qui revient de ses blessures quand la France se paralyse. Les enfants dorment, ma femme est occupée, à moi le match franco-français entre Monfils et Simon.

Grand homme au sens propre, 1m93, comme au sens figuré dans son domaine, Gaël Monfils a très vite connu le succès. Arrivé dans ce sport très jeune, il se montra rapidement comme un des meilleurs remportant en 2002 le titre de champion de France des 15/16ans puis en 2004 le titre de champion du monde junior en plus d’un petit Chelem avec les victoires à l’Open d’Australie, à Roland Garros puis Wimbledon. Sa jeunesse lui prédestinait une carrière dorée, qui se confirma en 2011 quand il réussit à entrer dans le Top 10, sa meilleure place, la septième.

Un début de carrière en or pour un tennisman qui continuait inlassablement de grimper au classement et dans le cœur des français. Mais tout ça s’est brisé en 2012 pour lui qui, comme son collègue et rival Rafael Nadal, a un jeu athlétique, basé sur le physique et donc plus sujet aux blessures. Son genou l’immobilisa une grande partie de la saison. Au point que fin 2012, beaucoup de médias et d’amateurs de la balle jaune voyaient « La Monf » au bord du gouffre, blessé physiquement et fragilisé moralement.

Mais Sliderman est digne d’un superhéros. Il revint plus fort que jamais atteignant une surprenante demi-finale au tournoi d’Auckland contre un des meilleurs tennismans du moment, David Ferrer. En Australie, il s’est incliné au troisième tour contre Gilles Simon en cinq sets dont le dernier a duré tout de même plus d’une heure et demie. Une grande performance pour celui qui il y a peu disait : « J’avais des doutes sur ma capacité à tenir physiquement. ». Un doute qui doit être levé après ce dernier match qu’il a perdu sur des détails. Un match qu’il a joué en guerrier, ne donnant aucun point.

Oui il est vrai que dans le tennis, il n’est pas le numéro un, il n’a pas la précision suisse, n’est pas non plus le matador de la terre battue, il n’a pas non plus la danse des pouces pour le caractériser…mais il a autre chose. Une chose particulière. Un petit truc spécifiquement français. La résistance. Dans la vie, comme dans son jeu, il s’accroche. Après une blessure il peut revenir au plus haut niveau. Après avoir été débordé, il peut lancer un coup gagnant. Un retour au premier plan qui ne va pas passer inaperçu.