Située à la pointe Sud de la
Corse, Bonifacio occupe une place particulière dans le paysage de l'île de Beauté.
Installée sur son promontoire rocheux de calcaire blanc sculpté par le vent et les embruns, cette cité sentinelle fait face depuis l'antiquité aux archipels des
îles Lavezzi, célèbres pour leurs fonds marins.
Avec ses 70 km de côtes, elle surplombe de près de 70 mètres de haut l'étroit passage maritime des
Bouches de Bonifacio.
De la mer, la ville haute donne le vertige avec ses vieilles maisons dressées à l'extrémité d'une falaise, dont les fondements sont érodés par les vagues. La ville a su défier le temps et les évènements pour le plus grand plaisir des plaisanciers et des visiteurs de passage.
Eh oui, étrange destin que celui de Bonifacio. Citadelle imprenable il y a quelques siècles, elle est aujourd'hui
la ville la plus visitée de Corse.
Autrefois convoitée pour sa position stratégique, elle attire désormais des touristes du monde entier, venus voir cet environnement naturel d'exception. Peut-être la plus belle ville de France !
A découvrir De nombreuses fois détruite, assiégée, la ville s'est érigée en forteresse. L'architecture de la cité a été marquée par
l'édification de trois fortifications successives : la fortification pisane, la fortification médiévale, dite "génoise", qui a vu s'élever une grande muraille ornée de tours carrées, et la fortification française qui constitue l'édifice actuel.
Elle se divise en deux parties :
la marina, avec son
port et ses bateaux de pêche ou de plaisance, et
la vieille ville avec ses maisons hautes et ses rues serrées où la lumière peut à peine s'infiltrer. Bonifacio recèle de nombreux trésors à découvrir.
En arrivant dans la ville, c'est-à-dire face à la marina, la première vue ne laisse pas indifférent.
Le port, bordé de cafés dont les terrasses invitent à la détente, est dominé par
la puissante citadelle qui marque l'entrée de la ville haute. Un agréable mélange entre
Carcassonne et
Saint-Tropez, entre découverte de l'histoire et envie de farniente
Les alentoursBonifacio bénéficie d'un cadre propice à la détente et aux loisirs. Une multitude de criques, de calanques, de grottes et de plages entourent la cité. Il est possible d'y accéder que ce soit à pied ou en bateau.
Les balades côtières : un panneau recense les sentiers pédestres du littoral au départ du col Saint-Roch. L'une d'entre elles mène au
phare de Pertusato. C'est une promenade de 3 h environ, dont le chemin offre une vue superbe sur les Bouches de Bonifacio.
Les balades en bateau : de nombreuses sociétés maritimes situées dans la marina proposent des balades pour partir à la découverte du goulet, des calanques ainsi que de la
grotte du Sdragonato, dont une faille dans la voûte a la forme de la carte de Corse. Il est possible de se rendre dans les îles Lavezzi pour la journée.
C'est l'occasion de faire de la plongée dans cette réserve naturelle, réputée pour ses eaux cristallines et poissonneuses.
HistoireBonifacio fut construite au IXe siècle par
Boniface II, marquis de Toscane, qui baptisa la forteresse de son nom. Après une lutte de plusieurs siècles pour contrôler la ville, la République de Gênes s'installa enfin en 1195, année qui marque la véritable naissance de Bonifacio.
La ville commença alors à prospérer grâce à la grande autonomie que lui laissait Gênes et surtout grâce à son emplacement stratégique en Méditerranée. Devenue une cité imprenable, Bonifacio devint
un véritable pôle militaire et maritime de Corse.
Les richesses de la ville et son appartenance génoise attirèrent les convoitises et donc les attaques. Bonifacio résista sans encombre. Mais si les remparts de la citadelle offraient une bonne protection contre les armes, ils s'avérèrent inutiles pour protéger la ville des épidémies.
La peste ravagea les trois quart de la population en 1528.
La petite chapelle blanche St Roch fut d'ailleurs bâtie à l'endroit où, selon la légende, le dernier homme atteint de la peste serait mort.
Affaiblie, Bonifacio ne put alors résister en 1533 au
siège de Dragut, un ancien corsaire Turc commandité par le français Paul de Thermes. Sept gros canons bombardèrent la citadelle pendant 18 jours et 18 nuits sans avoir raison de la volonté des Bonifaciens.
Reconstruite par les Français,
la ville fut rendue aux Génois 6 ans plus tard, suite à un traité de paix. Elle resta génoise jusqu'à l'implantation définitive des Français en Corse, en 1768.