Laurent Joffrin : "Anti-Macron", un projet politique... Un départ fracassant de Libération

Laurent Joffrin : "Anti-Macron", un projet politique... Un départ fracassant de Libération Laurent Joffrin, directeur de la rédaction et cogérant de Libération, a annoncé qu'il quittait ses fonctions. Le journaliste veut s'engager dans une carrière politique.

Laurent Joffrin, directeur de la rédaction, de la publication et cogérant de Libération, a annoncé, ce jeudi 16 juillet 2020, son départ du journal. Le journaliste veut s'engager en politique et plus précisément dans une refondation de la gauche. "Dans un premier temps, je vais créer une association pour défendre des idées et définir une stratégie afin de refonder une gauche démocratique. Cela débouchera sur la création d'un nouveau mouvement. Cette initiative s'inscrit naturellement dans la perspective présidentielle", a-t-il expliqué au Figaro. Ce dimanche, l'intéressé publiera auprès de l'AFP un "appel à la refondation d'une gauche sociale, écologiste et républicaine" et détaillera son projet lors d'une conférence de presse lundi matin. 

De vives réactions de la rédaction

Laurent Joffrin a affirmé qu'il continuerait "à écrire pour le journal [sa] lettre politique quotidienne", dont une compilation sera d'ailleurs publiée à la rentrée dans un livre intitulé "Anti-Macron", aux Editions Stock, titre qui ne laisse guère de place au doute sur les ambitions politiques de Laurent Joffrin. Quoi qu'il en soit, sa volonté de se lancer en politique fait largement réagir la Société des journalistes et des personnels de Libération (SJPL). "Laurent Joffrin veut faire de la politique, nous faisons du journalisme. Mise devant le fait accompli, la rédaction constate que ce nouvel engagement personnel est incompatible avec la poursuite de toute activité éditoriale au sein de Libération", a écrit le collectif sur Twitter.

De plus, l'ancien éditorialiste du Nouvel Observateur compte devenir, comme prévu, l'un des trois administrateurs du fonds de dotation de Libération, aux côtés d'Arthur Dreyfuss, directeur général d'Altice Media, et Laurent Halimi, directeur des fusions acquisitions d'Altice Europe. "Sa position au conseil d'administration du fonds de dotation n'est pas du tout actée. Les élus vont d'ailleurs s'y opposer, vu les nouvelles circonstances. Nous sommes en train de travailler à une charte éthique qui exclut toute appartenance à un mouvement politique pour diriger et abonder ce fonds", a fait savoir à l'AFP l'un des membres du SJPL. Laurent Joffrin a pour sa part indiqué : "Je ne vois pas pourquoi je ne pourrai pas être membre du fonds de dotation. C'est Patrick Drahi et Arthur Dreyfuss qui me l'ont demandé."