Emmanuel Macron déjà "irrité" par Gabriel Attal : de premières tensions ?

Emmanuel Macron déjà "irrité" par Gabriel Attal : de premières tensions ? L'Elysée a récemment laissé entendre que des tensions commencent à s'insinuer entre le président et le chef du gouvernement.

La crise agricole dans laquelle se trouve la France depuis le mois de janvier pourrait marquer un changement de cap dans la relation entre Emmanuel Macron et Gabriel Attal. Comme l'indique Philippe Moreau-Chevrolet, spécialiste de la communication politique, à La Dépêche : "Gabriel Attal est allé beaucoup plus vite qu'Emmanuel Macron sur le sujet. Le Premier ministre a été beaucoup plus agile, plus crédible et beaucoup mieux reçu par les agriculteurs."

La présence active du Premier ministre dans la crise agricole a en effet démontré sa détermination et son refus de rester dans l'ombre du chef de l'Etat. Cependant, Emmanuel Macron n'a jamais apprécié que d'autres, et notamment le Premier ministre, lui vole la scène. "De manière générale, c'est le cas pour tous les présidents de la Ve République qui préfèrent dominer le chef de gouvernement", analyse le politologue Benjamin Morel à La Dépêche.

Et à en croire un proche d'Emmanuel Macron interrogé par La Tribune le 25 février, "le président commence à être irrité par l'activisme de son jeune ministre". Loin d'être une négligence de la part de l'Elysée, ce message serait en réalité un premier avertissement qui témoigne d'un tournant dans les relations entre le président et le Premier ministre. La proactivité de Gabriel Attal lors de la crise agricole lui a en effet été vite reprochée, comme le précise La Dépêche. Notamment lorsqu'il a pris la décision de se rendre en Haute-Garonne afin de rencontrer Jérôme Bayle, un agriculteur devenu figure du mouvement. Une erreur selon l'Elysée pour qui cette visite aurait "compromis les syndicats lors de ce moment politique" d'après le journal. Même chose pour les négociations avec François Bayrou et son éventuelle entrée au gouvernement. Le média précise que Gabriel Attal aurait mené la conversation seul et sans concertation préalable avec l'Elysée. 

Cette "irritation" naissante entre le président de la République et le chef du gouvernement n'a pour autant rien d'alarmant. Comme l'explique Benjamin Morel à La Dépêche, les tensions entre l'Elysée et Matignon sont "structurelles". Les désaccords entre ces deux organes du pouvoir ont toujours existé et se réincarnent dans leurs dirigeants. Une situation qui finit toujours par dépasser la bonne entente initiale entre le chef de l'Etat et le Premier ministre.