Bac 2013 : les résultats plombés par les changements de programmes ?
Il y a la réforme du lycée, qui provoque de nombreux changements dans les épreuves du bac 2013, mais aussi les nouveaux programmes qui sont venus transformer l'année scolaire et enfin le changement de majorité au ministère qui a pu retarder l'organisation du baccalauréat. Dans plusieurs établissements scolaires le bac 2013 est souvent synonyme de désordre cette année. En dehors des filières STG et ST2S, tous les bacs ont été impactés par de nouvelles épreuves, avec entre autres de lourdes modifications dans l'évaluation des langues étrangères et de nouvelles spécialités chez les bacs généraux (Lire : Bac 2013 : la liste des nouvelles épreuves) qui pourraient altérer d'une manière ou d'une autre les résultats.
Depuis plusieurs mois, des enseignants râlent dans les établissements contre ces modifications, car celles-ci auraient été mal préparées sur le terrain. Principal grief : un manque d'informations sur ce qui était attendu des élèves lors des nouvelles épreuves. L'inspection générale a bien fourni dans chaque académie des "sujets zéro" pour aider les enseignants sur les épreuves écrites. Mais beaucoup ont jugé ces documents incohérents et surtout bien seuls : les sujets zéros souffraient selon eux d'un manque de consignes, de mise en perspective par rapport aux nouveaux intitulés, d'absence de barème... Plusieurs profs contactés soulignent sous couvert d'anonymat, qu'ils n'ont pas pu préparer au mieux leurs élèves à l'épreuve.
D'autant que dans certains lycées, les nouveaux programmes, souvent massifs, n'ont pas pu être travaillés jusqu'au bout. Selon les cas, les classes ont pu faire l'impasse sur deux, parfois trois chapitres entiers du programme de terminale, notamment en histoire où le programme est devenu pléthorique.
Les "réunions de formation", organisées dans chacune des académies, ont-elles pallié ce manque de préparation des enseignants ? "Plutôt" dans certaines académies, "pas vraiment" dans d'autres et "pas du tout" dans les dernières. Dans plusieurs régions, on affirme que même les inspecteurs, censés conseiller les profs sur l'application du programme, disposaient d'informations très partielles. A la direction des affaires scolaires, on rappelle cependant que c'est le rôle du prof de s'approprier le programme, de le traduire en cours et de s'informer sur les exigences des correcteurs. Un site Internet du ministère, Éduscol, dispose également de nombreuses ressources en ligne pour les aider.
Résultat des courses pour les cassandres : le bac sera soit raté par des élèves mal armés pour l'épreuve, soit "donné" par des correcteurs indulgents ou par un rééquilibrage des notes au niveau national. Un nouveau scandale pour une institution déjà bien décriée ?
EN VIDÉO - C'est le lundi 17 juin que les épreuves du baccalauréat 2013 ont commencé avec la philosophie.