Attaque au couteau à Paris : le profil du suspect, Hassan Mahmoud, se précise

Attaque au couteau à Paris : le profil du suspect, Hassan Mahmoud, se précise

ATTAQUE PARIS. Le principal suspect, Zaheer Hassan Mahmoud, a reconnu avoir attaqué deux personnes dans la rue, pour des motifs religieux. Il comptait s'en prendre à Charlie Hebdo, a-t-il indiqué aux enquêteurs.

Voici ce que l'on sait actuellement de l'attaque au hachoir survenu près des anciens locaux de Charlie Hebdo.

  • L'attaque. Une attaque au hachoir - ou à la machette - a eu lieu vendredi 25 septembre 2020, rue Nicolas Appert, dans le XIe arrondissement de Paris, près des anciens locaux de Charlie Hebdo, où des attentats terroristes avaient été perpétrés en janvier 2015, et où une partie de la rédaction avait été tuée. Un hachoir a été retrouvé sur le lieu de l'attaque dans un sac. Cet événement est survenu alors que le procès des attentats de janvier 2015 se déroule en ce moment. Un colis suspect avait été envoyé vendredi matin dans les nouveaux locaux de la rédaction de Charlie Hebdo. Ce dernier s'est toutefois révélé inoffensif.
  • L'auteur présumé. L'auteur présumé des faits se prénomme Zaheer Hassan Mahmoud, il l'a lui même fait savoir aux enquêteurs. Il a été placé en garde à vue vendredi et "assume" son acte, a indiqué le procureur de la République, en conférence de presse, mardi 29 septembre. L'homme a reconnu avoir délibérément visé la rue Nicolas Appert, parce qu'il s'agit des anciens locaux de Charlie Hebdo. Selon ses dires, il souhaitait mettre le feu dans le bâtiment, pour se venger de la publication des caricatures de Mahomet. Il a admis avoir 25 ans, après avoir déclaré être âgé de 18 ans. Il dit être né à Islamabad et être d'origine pakistanaise. Il était "totalement inconnu de l'ensemble des services de renseignement" a précisé le procureur. D’après Le Parisien, l'homme est arrivé en France en août 2018 et a été pris en charge par les services sociaux, dans le Val-d’Oise. Il ne revendique aucune allégeance à Al-Qaïda mais "assume une dimension religieuse de son acte". Le procureur a ajouté en conférence de presse qu'il avait l'habitude de regarder des vidéos du chef religieux Khadim Hussain Rizvi, chef d'un parti politique islamiste, qui organisait des rassemblements au Pakistan pour condamner les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo. Le jeune homme est par ailleurs connu des services de police pour port d’arme. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a précisé qu’il avait été arrêté en juin 2020 avec un tournevis dans les transports en commun. Il a vécu dans un hôtel social situé à Cergy (Val-d’Oise), et dans un T2 situé à Pantin (Seine-Saint-Denis), en colocation. Le jeune homme devait faire régulariser ses papiers en préfecture prochainement.
  • Bilan. Selon ce qu'a rapporté le Premier ministre Jean Castex, deux personnes ont été attaquées vendredi matin. Selon les informations de LCI, l’état des deux personnes grièvement blessées s’est amélioré. Leur pronostic vital n’est pas engagé. La jeune femme de 27 ans a été opérée à l’hôpital Georges Pompidou, à Paris, pour des plaies et fractures au visage. Son collègue, âgé de 30 ans, a quant à lui été opéré à la Pitié-Salpêtrière, il présente encore "de multiples fractures au niveau du crâne" et "reste hospitalisé dans un état très grave" a indiqué le procureur antiterroriste Jean-François Ricard. La victime s'est vu prescrire au moins trois mois d'interruption totale de travail (ITT).
  • Victimes. Les victimes, un homme et une femme, font partie de la société de production Premières Lignes, voisine des anciens locaux du journal satirique. Premières Lignes travaille notamment pour France 2 et produit les magazines Envoyé spécial et Cash investigation, présentés par Elise Lucet. Elle est dirigée par les journalistes Luc Hermann et Paul Moreira. Luc Hermann a indiqué au Monde que "ni l’un ni l’autre ne sont journalistes, mais travaillent à la production et postproduction". D'autres sources évoquent des techniciens travaillant pour Cash investigation.
  • Un attentat ? La piste de l'acte terroriste désormais établoe par les autorités. Une enquête a été ouverte pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs terroriste criminelle" par le parquet de Paris. Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'affaire. Gérald Darmanin a estimé vendredi soir : "Il y a peu de doute c'est une nouvelle attaque sanglante contre notre pays (...) Manifestement c’est un acte de terrorisme islamiste." Selon les explications de Jean-François Ricard, procureur général du parquet national antiterroriste, la piste terroriste est suivie pour trois raisons : la "localisation des faits", près des anciens locaux de Charlie Hebdo, le "moment des faits", au moment du procès des attentats de janvier 2015, la "matérialisation des faits", avec la "volonté manifeste de l'auteur d'attenter à la vie de deux personnes dont il ignorait tout et qui étaient en pause cigarette". Le suspect a été présenté à un juge d'instruction pour "tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste à caractère criminel".